Artères principales bloquées, y compris un pont frontalier avec les Etats-Unis, le centre-ville d’Ottawa toujours occupé par des poids lourds: le mouvement de protestation contre les mesures sanitaires lancé par les chauffeurs routiers et leurs soutiens passe à la vitesse supérieure avec une volonté affichée de frapper l’économie en paralysant certaines voies commerciales essentielles.
Initialement baptisé " convoi de la liberté ", ce mouvement canadien visait à l’origine à protester contre la décision d’obliger les camionneurs à être vaccinés pour franchir la frontière avec les Etats-Unis. Mais il s’est rapidement transformé en mouvement contre les mesures sanitaires dans leur ensemble et contre le gouvernement. Depuis, il a fait tache d’huile à l’étranger: les manifestants canadiens sont devenus les nouveaux héros des conservateurs et des opposants aux restrictions, qui appellent à amplifier la mobilisation, de New York à la Nouvelle-Zélande.
Mais les autorités canadiennes ont dénoncé ce mouvement mercredi alors que la police a durci le ton en menaçant les manifestants d’arrestations massives. Le Premier ministre Justin Trudeau est de nouveau monté au créneau mercredi pour dénoncer des " blocages inacceptables qui menacent l’économie et doivent prendre fin "." Les blocages, les manifestations illégales sont inacceptables " et ont " un impact négatif pour nos commerces, nos manufacturiers ", a déploré le chef du gouvernement devant les députés. " Nous devons tout faire pour y mettre un terme ", a martelé M. Trudeau, n’offrant toutefois aucune voie de sortie de crise politique alors que dans les rues d’Ottawa, occupées depuis fin janvier, la tension est montée d’un cran. Pour la première fois, la police a adressé un message par communiqué aux manifestants, les informant qu’ils pouvaient dorénavant être arrêtés. Mardi, la police avait fait état de 23 arrestations depuis le début du mouvement. " Nous vous avisons que quiconque bloque les rues ou aide d’autres personnes à les bloquer pourra être poursuivi " et " est susceptible d’être interpellé ", a prévenu la police, précisant que des véhicules pourraient être également saisis.
Avec AFP