Drones, robots, mitrailleuses télécommandées: les Émirats arabes unis, cibles d’attaques de drones par les rebelles yéménites houthis, répondent par le développement de systèmes de défense téléguidés pour contrer ces armes " intelligentes ". Cet investissement ouvre un nouveau chapitre de la guerre au Yémen qui s’enlise, qui après plus de sept ans de conflit a coûté la vie à plus de 377.000 personnes selon l’ONU.
Un business en plein essor
La guerre du XXIe siècle " intelligente " ?
L’utilisation de drones et autres armes téléguidées est de plus en plus courante. En 2021, les Etats-Unis et Israël ont accusé l’Iran d’une attaque contre un navire au large d’Oman. La même année, l’Iran a accusé Israël d’avoir assassiné l’un de ses scientifiques nucléaires en recourant à une mitrailleuse télécommandée montée sur une camionnette. Enfin en novembre 2021, le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi a survécu à une attaque de drone chargé d’explosifs contre sa maison à Bagdad. Mais les drones sont surtout utilisés par les Houthis. D’après des chiffres de la coalition militaire publiés en décembre, le mouvement zaïdite a lancé plus de 850 drones et tiré 400 missiles balistiques contre l’Arabie saoudite voisine depuis 2015 tuant 59 civils. La coalition a elle mené 401 raids aériens au Yémen au cours du seul mois de janvier, selon le Yemen Data Project, un observateur indépendant qui a également fait état d’environ 9.000 civils yéménites tués dans les frappes depuis 2015.
Selon Ahmed Al Mazrouei, propriétaire d’une société émiratie développant principalement des véhicules à quatre roues motrices et de transport de troupes, " les défis sont importants car ils nous poussent à nous développer ". " L’objectif est d’avoir plus de systèmes et plus de technologie " dans les dix prochaines années et d’être " compétitif à l’échelle mondiale. " Lundi, le ministère émirati de la Défense a signé trois accords avec des entreprises nationales et internationales d’une valeur totale de plus 178,2 millions de dollars, dont une vente de systèmes de drones à l’International Golden Group basé aux Emirats.
Avec AFP