Les frappes sur Kiev et Kharkiv ont suscité une vive émotion dans le monde, où manifestations anti-guerre et gestes de solidarité avec l’Ukraine se sont multipliés ces derniers jours.

Le président américain Joe Biden a estimé dans la nuit que Vladimir Poutine était maintenant " plus isolé que jamais du reste du monde ".

Il a déclaré que le " dictateur " du Kremlin avait eu tort de " penser que l’Occident et l’Otan ne répondraient pas " à cette invasion. " Nous sommes unis ", a-t-il martelé dans son premier discours sur l’état de l’Union.

Mais Vladimir Poutine semble déterminé à poursuivre l’offensive, malgré la pression internationale et des sanctions économiques inédites.

Parmi ces mesures, l’UE a confirmé mercredi que sept banques russes, dont la deuxième banque du pays VTB, seraient, à compter du 12 mars, exclues du système de messagerie Swift, rouage-clé de la finance internationale.

La mesure épargne cependant la première banque russe Sberbank – dont la filiale européenne a déposé le bilan mercredi – et Gazprombank, bras financier de Gazprom.

Les émetteurs américains de cartes de paiements Visa, Mastercard et American Express ont aussi annoncé des mesures pour empêcher des banques russes d’utiliser leur réseau. Et des géants de l’économie américaine – tels ExxonMobil, Apple, Boeing ou Ford – indiquaient couper les ponts avec la Russie.

Les autorités russes tentent d’éviter hémorragie financière et panique: le rouble a perdu en quelques jours plus d’un tiers de sa valeur en devises. Les avions russes ne peuvent plus atterrir que dans une poignée de pays. Emplois, salaires et prêts bancaires sont potentiellement menacés.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a reconnu " un sérieux coup " mercredi mais assuré que l’économie russe " resterait debout ".

Toute l’économie mondiale pâtit du conflit: les prix des hydrocarbures et de l’aluminium, dont la Russie est grosse exportatrice, flambaient, avec des cours du pétrole au plus haut depuis près d’une décennie. La décision des pays exportateurs de l’Opep+, emmenés par l’Arabie saoudite et la Russie, de ne pas augmenter plus que prévu leur production a alimenté l’envolée.

Les conséquences pour l’économie américaine sont " très incertaines ", a estimé mercredi Jerome Powell, président de la banque centrale américaine. Les Etats-Unis et d’autres pays faisaient déjà face à une poussée d’inflation avant le conflit.

Outre les sanctions économiques, la Russie a été exclue d’une multitude d’événements sportifs et culturels, du Mondial de football 2022 à la Coupe Davis de tennis, en passant par le Festival de Cannes.

Alors que manifestations et actions de solidarité avec l’Ukraine se multiplient à l’étranger, en Russie, l’opposant Alexeï Navalny a, depuis sa prison, appelé ses concitoyens à manifester chaque jour, qualifiant Poutine de " petit tsar complètement fou ".

La fermeture mardi de deux médias indépendants de renom, la radio Echo de Moscou et la télévision en ligne Dojd, illustre elle un nouveau tour de vis pour faire taire les dernières voix dissidentes et sources d’information alternatives sur le conflit.

Les Ukrainiens sont toujours plus nombreux à quitter leur pays: plus de 874.000 personnes sont déjà parties à l’étranger depuis le 24 février, a indiqué mercredi le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés.

Ils fuient en majorité par l’ouest, vers la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie et la Roumanie, tous pays membres de l’UE et de l’Otan.

Des milliers, venus notamment du grand port d’Odessa, sur la mer Noire, affluent aussi à la frontière moldave, a constaté l’AFP.

La Banque mondiale a annoncé une aide d’urgence de trois milliards de dollars pour l’Ukraine. Au moins 350 millions pourraient être débloqués cette semaine.

AFP

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