Le terme oligarque (du grec oligos -un petit nombre de personnes- et archos -souverain, commandant, maitre-) a été adopté juste après la chute de l’URSS pour désigner un très petit groupe de personnes qui ont acquis pour une bouchée de pain les grandes entreprises d’Etat, conglomérats industriels, banques etc. sous la présidence de Boris Eltsine, lorsque celui-ci, conseillé entre autre par le très libéral Igor Gaïdar, avait décidé d’adopter une politique économique tatchérienne dite " thérapie de choc " afin de réussir le passage d’une économie étatique dirigiste à une économie de marché. Au point où la Russie est actuellement, ce choc était décisif pour l’économie et la société russe en créant une égalité sociale hypertrophiée. D’un côté, quelques dizaines de personnes ultrariches, de l’autre, des millions de Russes vivotant dans l’indigence totale. Pire, cette caste de milliardaires a multiplié les liens, très opaques, avec le pouvoir, voire avec les milieux mafieux ou criminels. Parmi eux, on a beaucoup parlé ces derniers temps de Roman Abramovitch, ex-patron du club de football londonien de Chelsea. Samedi, les projecteurs étaient braqués sur Andrei Melnichenko, que certains viennent de découvrir la portée de ses dépenses.
La semaine passée, l’Italie a saisi des actifs d’oligarques russes d’une valeur d’environ 140 millions d’euros, dont le yacht " Lady M Yacht " d’une valeur de 65 millions d’euros appartenant à Alexei Mordashov, un oligarque russe proche de Vladimir Poutine.
Par ailleurs, un méga-yacht de l’oligarque russe Roman Abramovitch, visé par des sanctions britanniques et canadiennes, est arrivé samedi dans une baie monténégrine sur la côte Adriatique. Le luxueux yacht Solaris, long de 140 mètres, est arrivé dans la matinée dans la baie de Kotor et s’est ancré au large de la marina Porto Montenegro. Le propriétaire du club anglais de football de Chelsea est un habitué des Bouches de Kotor, mais aussi des eaux croates de l’Adriatique, notamment au large de la cité médiévale de Dubrovnik. Il est visé depuis jeudi par des sanctions du gouvernement britannique, aux côtés de six autres oligarques proches du président russe Vladimir Poutine, dont notamment son ancien partenaire commercial Oleg Deripaska.
Mme Kovaleva a acheté en 2016 un appartement à Londres pour 4,4 millions de livres (5,2 millions d’euros) payé sans recourir à un prêt, selon des données gouvernementales. " Sa seule source d’argent est sa mère, sans emploi, qui se trouve être la femme informelle de Lavrov. C’est le parfait exemple de richesse inexpliquée. La propriété peut être saisie légalement dès maintenant ", a affirmé dans une série de tweets Maria Pevchikh, qui travaille pour la Fondation anti-corruption de l’opposant russe Alexeï Navalny, emprisonné en Russie.
Vendredi, le ministre britannique des Technologies Chris Philp a affirmé suivre le cas de près, soulignant que la future loi permettrait de faciliter de telles sanctions. Elle ciblera " des gens qui viennent à Londres, un peu comme (Polina Kovaleva), et achètent une propriété à quatre millions de livres sans en avoir apparemment les moyens ", a détaillé le ministre.
M. Philp a aussi défendu son gouvernement concernant le cas de Roman Abramovitch, après que des députés de la majorité eurent critiqué la lenteur des sanctions prises à l’encontre du propriétaire russe du club de football de Chelsea. " Ces oligarques russes ont des avocats très onéreux. Ils sont très procéduriers ", a-t-il affirmé. " C’était très important de s’assurer que c’était fait de manière totalement incontestable et légalement défendable. " Depuis l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février, Londres a sanctionné plus de 200 des personnes, entités et filiales les plus importantes de Russie.
Avec AFP