Même physique, même poste et même classe balle aux pieds, le jeune meneur du FC Barcelone Pedri est souvent comparé à la légende Andrés Iniesta, un statut à assumer jeudi (22h00) contre Galatasaray en 8e de finale aller de Ligue Europa.

Pedro González López, dit Pedri, est l’une des figures la "Dream Teen" ("jeunesse rêvée", allusion à la "Dream Team" barcelonaise de 1992), la très prometteuse jeune génération catalane chargée de tourner la page Lionel Messi et de ramener le club vers les sommets.

Et le jeune milieu international espagnol (19 ans) a récemment vu les comparaisons fleurir avec Iniesta, ancienne idole du Camp Nou (2002-2018) et actuel joueur du Vissel Kobe au Japon. "Il me rappelle beaucoup Andrés Iniesta. Il est merveilleux. Au niveau du talent, il n’y a pas d’autre joueur comme lui dans le monde", l’a encensé son entraîneur Xavi fin février après l’écrasante victoire 4-0 contre l’Athletic Bilbao en Liga.

Après une saison 2020-2021 marathon, où il a disputé 73 matches, découvert la sélection espagnole, disputé une demi-finale de l’Euro (perdue aux tirs au but contre les futurs vainqueurs italiens) et ramené une médaille d’argent des Jeux olympiques de Tokyo, Pedri a vu son éclosion brutalement stoppée au début de la saison.

Supernova

L’étoile des Canaries a souffert d’une déchirure au quadriceps de la cuisse gauche lors du premier match de poules de Ligue des champions face au Bayern Munich au Camp Nou le 14 septembre (3-0). Il a ensuite hâté son retour pour être présent lors du match couperet contre le Benfica Lisbonne… mais a fini par rechuter, et a dû rester à l’infirmerie pendant trois mois et demi, jusqu’au 12 janvier.

Mais l’année 2021 l’a malgré tout propulsé au rang des meilleurs espoirs de la planète football. Il a été sacré meilleur jeune de l’Euro en juillet, a prolongé son contrat au Barça jusqu’en 2026 en octobre (avec une clause libératoire astronomique d’un milliard d’euros), et a été sacré "Golden Boy" par le journal italien Tuttosport et récompensé du Trophée Kopa du meilleur jeune en novembre.

Et depuis le début d’année 2022, le joueur espagnol enchaîne les prestations de très haut niveau, impressionnant par son talent qui rappelle celui de "Don Andrés".

"Le meilleur au monde"

"Si on parle de talent pur, c’est le meilleur au monde", note Xavi, qui a longtemps été l’alter ego d’Iniesta dans l’entrejeu du Barça et de la sélection espagnole. "Il a une compréhension parfaite de l’espace-temps. Quand un joueur a trois hommes sur lui, que tu es persuadé qu’il va perdre le ballon et qu’il ne le perd pas, ça s’appelle du talent. Depuis le banc, je le regarde et j’imagine quelle serait la meilleure option à choisir. Eh bien, lui, il en invente une autre, meilleure encore. C’est cela, le talent", a résumé le technicien catalan.

Contre Bilbao fin février, le jeune Canarien a laissé le Camp Nou bouché bée avec un petit pont sur Mikel Balenziaga à la 80e, et avec une sortie de pression et une transversale parfaite vers Ousmane Dembélé avant le but de Luuk de Jong à la 90e.

Le tout, une semaine après sa magnifique frappe des 30 mètres pour le but du 4-1 contre le Valence CF à Mestalla… Une frappe pure du droit qui rappelle celle d’Iniesta à la 90e+3 à Stamford Bridge contre Chelsea en demi-finale retour de Ligue des champions, pour hisser le Barça en finale, en mai 2009.

Malgré une bourde sur le but d’Elche samedi en Liga (succès du Barça 2-1), l’avenir de Pedri semble tracé.  Mais il lui reste à engranger les trophées pour égaler son illustre aîné, vainqueur (entre autres) de 9 Ligas, 6 Coupes du Roi et 4 Ligues des champions avec le Barça… Un long chemin qui débute jeudi contre Galatasaray, sur la voie d’un possible sacre en Ligue Europa qui replacerait Barcelone au sommet.