Le Hezbollah a organisé samedi matin à Baalbeck une cérémonie, marquée par un meeting populaire, pour la commémoration du quarantième du martyre de l’imam Hussein, en 680.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a prononcé à cette occasion un discours, en visioconférence, dans lequel il a évoqué la signification du quarantième de Hussein, mettant l’accent notamment sur la participation massive de millions de chiites de plusieurs pays au pèlerinage organisé en Irak.

Le chef du Hezbollah a ensuite passé en revue les principaux thèmes de l’actualité locale. Abordant le dossier, brûlant, de la délimitation des frontières maritimes avec Israël, il a notamment souligné que le Hezbollah suit de près les négociations indirectes menées à ce propos, précisant toutefois que c’est l’État qui est en charge de la question. "Nos yeux et nos missiles sont braqués sur Karish (le champ gazier sous contrôle israélien). L’ennemi (Israël) a indiqué qu’il avait ajourné les travaux d’extraction du gaz. Soit… Mais nous ne permettrons pas que l’extraction soit entamée (au champ de Karish) avant que le Liban obtienne tous ses droits sur ce plan et qu’il puisse profiter de ses ressources".

Une violation de la souveraineté

Commentant par ailleurs le récent renouvellement du mandat de la Finul, Hassan Nasrallah a vivement condamné l’amendement apporté à la résolution 2650 du Conseil de Sécurité relative à la reconduction de la mission de paix des Casques bleus. Cet amendement autorise la Finul à effectuer des patrouilles dans sa zone d’opération, au sud du Litani, de manière indépendante, sans en référer obligatoirement à l’armée libanaise.

Stigmatisant cet amendement, le chef du Hezbollah a souligné qu’il s’agit là d’un "piège que les Israéliens tendent au Liban depuis plusieurs années", affirmant que cet amendement est une "violation de la souveraineté libanaise" !

Hassan Nasrallah a dénoncé l’attitude du gouvernement libanais à cet égard, lui reprochant de ne s’être pas opposé à cette résolution, laquelle risque de provoquer, a-t-il prétendu, de "graves dangers dans la zone au sud du Litani". Il a souligné à ce sujet que les responsables officiels qui ont permis l’adoption de cette résolution sont "ou ignorants ou partie prenante dans le complot". Nasrallah a toutefois salué la publication du dernier communiqué de la Finul qui a assuré qu’elle opère "en étroite collaboration avec l’armée".

Le gouvernement et la présidence

Abordant ensuite l’échéance présidentielle, le leader du Hezbollah a une nouvelle fois mis l’accent sur la nécessité de former un nouveau gouvernement pour parer à l’éventualité d’un vide présidentiel. Il s’est d’autre part prononcé pour l’élection "dans les délais constitutionnels" d’un président "bénéficiant d’une large assise politique et populaire".

Sur un tout autre plan, Hassan Nasrallah a évoqué la commémoration du massacre de Sabra et Chatila, rappelant qu’il avait été l’œuvre de "l’ennemi" et exécuté par "une faction libanaise, alliée à l’ennemi". " Ceux qui ont exécuté ce massacre, ce sont ceux-là mêmes qui sont mus par la culture de la mort, alors que ceux qui sont entrés dans la bande frontière (au Liban-Sud, après le retrait israélien en l’an 2000) sans porter atteinte à qui que ce soit (les habitants de la bande frontalière) ce sont ceux-là qui ont une culture de la vie" (le Hezbollah), a souligné Nasrallah, en allusion à la position du 14 Mars qui dénonce la " culture de la mort " du Hezbollah, en prônant plutôt la culture de la vie, antithèse de la doctrine du parti pro-iranien. " Notre Liban, c’est celui que nous avons illustré en ne portant atteinte à personne dans la bande frontalière, alors que votre Liban, c’est celui de Sabra et Chatila ", a déclaré Nasrallah, en réponse aux parties souverainistes qui opposent le Liban du Hezbollah au Liban du camp souverainiste.

En conclusion, le chef du Hezbollah a dénoncé, au niveau palestinien, ceux qui ont avalisé les accords d’Oslo (entre l’OLP et Israël), soulignant, en substance, que ces accords n’ont abouti à aucun résultat constructif et affirmant que "l’option de Gaza est l’option de résistance" qui demeure "la seule voie valable à suivre".