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Pour la première fois depuis l’adoption de la résolution 425 du 19 mars 1978, qui a instauré la Force des Nations unies au Liban (Finul), et de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies du 12 août 2006, qui a renforcé les effectifs de cette force et ses missions, Israël a proposé de renouveler le mandat de la Finul au sud du fleuve Litani pour une durée de six mois au lieu d’un an.

Selon les informations disponibles, cette proposition, transmise par les Israéliens aux Américains puis aux membres du Conseil de sécurité, a été communiquée aux responsables libanais, qui ont travaillé à la faire échouer afin de maintenir le renouvellement pour une année.

Ce projet survient dans le contexte de la guerre actuelle au Liban-Sud et des discussions sur l’application complète de la résolution 1701. Les Israéliens souhaitent que ces six mois servent de période d’évaluation pour observer comment la Finul gère la présence militaire du Hezbollah au sud du Litani et voir si elle peut se déplacer librement et accéder à des zones privées. À la fin de cette période, un bilan sera effectué pour déterminer si un nouveau prolongement du mandat est justifié dans le cadre de la mise en œuvre effective de la résolution 1701.

Les informations ont révélé que la mission du Liban auprès des Nations unies a pris connaissance de cette proposition et en a informé le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib. Celui-ci a abordé le sujet avec la représentante des États-Unis au Conseil de sécurité des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, lors de sa récente visite à New York, et a réussi à la convaincre de la nécessité d’un renouvellement du mandat de la Finul pour une année entière. Le ministre Bou Habib en a ensuite informé le président du Parlement, Nabih Berry, et le Premier ministre sortant, Najib Mikati, en leur demandant d’évoquer le sujet auprès de tout émissaire américain ou français.

Dans ce contexte, il a été étonnant que l’émissaire américain Amos Hochstein ait, lors de sa récente visite à Beyrouth, proposé de renouveler le mandat de la Finul pour une durée de six mois seulement. Cette question a donné lieu à des discussions avec MM. Berry et Mikati ainsi qu’avec M. Bou Habib, sur l’importance d’un renouvellement du mandat de la Finul pour une année entière.

Des sources officielles libanaises ont révélé que le Liban avait réussi à convaincre M. Hochstein de la pertinence de cette proposition. Cependant, selon ces sources, l’enjeu est de s’assurer que l’option des six mois ne soit pas réintroduite lors de la session du Conseil de sécurité qui décidera du renouvellement.

Le Liban mise sur l’influence de la France dans cette affaire, d’autant plus que la visite du ministre français des Affaires étrangères à Beyrouth a eu lieu avant la réunion du Conseil de sécurité. La France, fortement engagée dans les missions de la Finul et disposant du plus grand contingent au sein de cette force, joue un rôle crucial dans ce contexte.