Même le silence est fatigué de se taire.
Et au bout de l’absence, une fumée noire a tout avalé.
Les rires des enfants, les regards d’une jeunesse tournée vers ailleurs, l’idéalisme de tout une génération.
À quoi bon.
Quand tout s’effrite, quand tout retombe avec les rideaux partis en fumée eux aussi, quand tout s’efface sans un sens, sans un bruit.
Tout ce vacarme dans la tête, ces murmures adoucis, ces souvenirs qui coulent sur les visages… Tout cela, a-t-il vraiment existé?
Que raconter aux enfants, lorsque leurs yeux nous interrogent?
La vérité. Rien que la vérité.
Quelle est la nôtre?
Chacun a la sienne.
Sa perception. Son émotion. Son histoire. Ses pièces – pièce après pièce.
Sommes-nous des bouts de vérités incontournables ? Ou des loques de mensonges enchevêtrés ?
Nous sommes nos souvenirs en pièces. Nous sommes nos restes.
Au bout du fusil, dans un rêve lointain, une rose blanche.
Et dans le champignon d’une petite Alice, le port des merveilles.
Celui du côté de notre seul océan.
La Méditerranée continue ses flux et reflux, le mouvement des vagues nous berce les regards, et nos orteils recommencent à toucher l’eau salée, notre seul liquide amniotique…
La seule vérité qui nous rassemble est toujours une et j’ose dire, unifiée. Celle d’une ville qui chante encore, plus fort que la mort ensanglantée, une ville qui, plus fort que tous les mensonges, enfante l’amour, inlassablement : Beyrouth.

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