Dans le cadre de l’événement de l’Institut francais, Beyrouth, une ville à l’oeuvre aux usines Abroyan, Farha, une pièce de théâtre interactive et immersive de Julien Boutros et Karl Hadifé, investira pendant cinq soirs, du 5 au 9 octobre, les appartements d’un immeuble adjacent aux usines. De la triste solitude des habitants à la joie intense de la préparation d’un mariage, le public aura l’occasion d’expérimenter un véritable ascenseur émotionnel au cœur d’une création originale et inédite.

L’espace de théâtre ne se limite plus à la scène et le lieu, constitué d’un immeuble en ruines à Bourj Hammoud, plongera les spectateurs dans une expérience immersive où ils seront à la fois spectateurs et acteurs. Julien Boutros, enthousiaste, nous parle de ce projet hors du commun. "C’est une pièce que nous avons écrite en mars 2021, en pleine pandémie. La Covid-19 battait son plein et c’était le pic de mortalité. Nous avions envie de réaliser une création amusante, qui remette le sourire aux lèvres, mais nous n’avions aucun financement. Puis, pour le projet Beyrouth, une ville à l’oeuvre aux usines Abroyan, l’Institut Français nous la commande. Avec un petit budget, nous avons réussi à mener le projet à bien."

Crédit photo: Ara Mahrejian

En ce qui concerne le déroulement de cette pièce intra et extra muros, il poursuit: "Les gens prennent leurs billets et sont divisés en quatre groupes. Ils suivent un guide pour prendre cinq itinéraires différents. Ils visitent au fur et à mesure cinq appartements, puis cinq chambres ou salles. Ce sont ces espaces-là, avec chacun sa scénographie particulière, qui constituent les premiers lieux de la pièce." Dans un immeuble déserté, se créent des scènes d’espaces de vie. C’est là où les gens rencontreront les acteurs pour la première fois et assisteront à leurs scènes respectives. "Là, les chambres sont équipées et constituent un décor scénique", atteste Julien Boutros. "Dans chaque chambre, un acteur jouera son personnage, et la cinquième sera habitée par un couple. Les spectateurs assistent aux scènes dans un ordre différent." Ce qui est interpellant dans l’aboutissement de ces scènes est l’acte final où tous les spectateurs sont conviés à une rencontre interactive autour d’une célébration hors du commun. C’est une fête d’amour, de joie, de musique et de danse. C’est aussi un moment interactif, plein de péripéties, avec une ambiance qui reflète la vie quotidienne au Liban. Cette scène finale révèle la vérité de chacun des personnages qui ne sont en fait que des prototypes de la société.

"L’idée est simple mais philosophique", affirme Julien. "Toute la pièce est une préparation pour cette fin qui se révèle être à but précis pour chacun des personnages."

Plutôt qu’une histoire, la pièce de Julien Boutros et Karl Hadifé se veut partage d’expérience et d’émotions. Dans un théâtre hors lieu, pourtant espace si symbolique, la trame de tous les jours éclate en un mariage de couleurs et d’expression corporelle, d’émotions sans masques ni retenue… à l’image de Beyrouth, ville bruyante, assourdissante, détruite, reconstruite mille et une fois, et qui porte en elle des histoires de mille et une lumières, de mille et une nuits.

Du 5 au 9 octobre – 2 séances par jour : 19h et 21h-  Usines Abroyan-Bourj Hammoud.

Marie-Christine Tayah
Insta : mariechristine.tayah

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