Avec Joséphine Baker, c’était l’autre " Américain à Paris " des Années folles: au Théâtre du Châtelet, un spectacle inédit montre les différentes facettes de Cole Porter, le plus francophile des paroliers et compositeurs américains.

Coproduit avec Les Frivolités parisiennes, compagnie de référence de l’opéra-bouffe et de l’opéra-comique, " Cole Porter in Paris " évoque l’homme et l’artiste plongé dans le bouillonnement culturel au lendemain de la guerre de 14-18.

Cole Porter avait combattu au sein de la Légion étrangère, avant de s’installer dans la capitale française en 1919. Jusqu’à son retour définitif aux Etats-Unis en 1929, le célèbre compositeur a écrit à Paris de nombreuses chansons et monté plusieurs spectacles dont la " Revue des Ambassadeurs " qui a connu un grand succès.

" Depuis toujours, la période française de Cole Porter m’intéresse. Je suis tombé sur la partition de la Revue des ambassadeurs qui était perdue depuis 1928. C’était l’occasion d’écrire un spectacle sur ses années parisiennes ", explique à l’AFP Christophe Mirambeau, auteur et metteur en scène du spectacle qui se joue jusqu’au 1er janvier.

" Ce n’est surtout pas un biopic. C’est un récit musical sur une période étonnante, en montrant toutes les facettes de Cole Porter ", précise-t-il.

" Le plus francophile des compositeurs-lyricistes américains a tissé un lien éternel avec notre pays. Beaucoup de ses chansons évoquent les Français, Paris et les Parisiens, l’esprit qui nous est propre. L’ensemble tient à la fois de l’exotisme, de l’observation amusée et de la déclaration d’amour ".

Dans des décors minimalistes inspirés des symboles modernistes des Années folles, la troupe des " Frivolités parisiennes " (30 chanteurs, comédiens et musiciens en costumes) tournent les pages de cette période frénétique, en reprenant une quarantaine de chansons de Cole Porter en anglais, avec des dialogues en français pleins de fantaisie, le tout offrant une plongée captivante dans cette époque effervescente.

" La vie de Porter est faite de champagne et de fêtes somptueuses où se presse toute l’avant-garde artistique française et étrangère qui a fait de Paris son nouveau port d’attache ", rappelle Patrick Niedo, spécialiste des comédies musicales.

" A Paris, Cole Porter a envie d’expérimenter. Il traîne dans les cabarets de Pigalle, les caf’conc’ du quartier latin ou de Montparnasse ", ajoute-t-il. " L’influence populaire de son style lui vient du melting-pot parisien de cette époque ".

Pour Christophe Mirambeau, également conseiller artistique des " Frivolités parisiennes ", " l’oeuvre de Porter n’a rien de convenu car son esprit était étincelant, ses musiques d’une grande fluidité et ses lyrics maniant avec élégance drôlerie et ironie ".