Née à Londres, Syro-Libanaise et Parisienne d’adoption, tout disposait Alya Tannous à travailler dans la création ou la mode, mais c’est du verre soufflé qu’elle a fait sa spécialité. Fascinée par cette matière, voilà plus de 15 ans qu’elle la transforme et la déforme pour créer ses collections, repoussant sans arrêt les limites de la grâce et sublimant les instants de convivialité avec des objets conçus comme des œuvres d’art.

Il s’agit d’une histoire d’amour, pour l’art en général et celui de la table en particulier, transmise de la mère à la fille. Lina Tannous est une décoratrice d’intérieur au talent aussi follement original que ses créations. Alya a suivi assez vite la voie maternelle en la modernisant. Toutes les deux adorent "jouer" avec les matières. Le résultat de ce travail en duo a permis une collaboration avec la maison Christofle, qui introduit une nouveauté très tendance à sa ligne: une collection en verre soufflé intitulée Tourbillon qui sera lancée au mois de mai. Cette collection, qui porte le sceau de la poésie et de l’éclectisme, puisque tout verre soufflé est en quelque sorte unique, est promise à un grand succès. Pour l’heure, la diffusion des photos est confidentielle, la maison Christofle réservant son plan marketing selon un calendrier précis. Alya Tannous a accordé à Ici Beyrouth un entretien autour de son métier passion.

Quand vous êtes-vous lancée dans cette voie?

C’est en suivant ma mère lors d’un voyage en Égypte pour créer des verres soufflés que cette passion s’est imposée à moi. Dès lors, je n’avais plus qu’une obsession: celle d’exprimer son idée de l’élégance, de sublimer un artisanat endormi et surtout de réunir les gens que j’aime autour de tables mises en scène comme de véritables pièces de théâtre, réminiscence de ma première vocation mêlée à l’art de vivre de mes racines levantines. Cela fait près de quinze ans que je travaille dans l’art de la table et plus particulièrement à la fabrication du verre soufflé avec ma mère. Nous créons les modèles en commun. J’ai tout d’abord commencé à travailler sur ses modèles à elle, tout en les modernisant, puis j’ai créé mes propres collections: spike, bubbles, dots, éclats de verre, sablé, etc. Je porte un soin tout particulier à la qualité de la production de mes collections. Chaque verre étant produit à l’unité, il faut veiller à ce que le modèle original soit constamment respecté dans ses dimensions, ses formes et ses couleurs. Tout l’art est de combiner une forme de standardisation et, dans le même temps, d’accepter des imperfections qui font partie intégrante de la beauté d’un objet produit de manière purement artisanale.

Quelles sont vos créations préférées?

Les "bubble vases", que nous avons déclinés dans plusieurs coloris comme le rose, le bleu, le noir, le blanc et le transparent. Nous avons produit des pièces limitées qui ont eu beaucoup de succès, notamment à Beyrouth. De même que nos verres striés qui sont devenus l’emblème de notre marque. Je suis fan de matériaux en général. J’aime le verre, la céramique, le cuivre, la résine… toutes ces matières qui se transforment et se déforment.

Cette collaboration avec l’étranger date de quand?

Elle a commencé avec la maison Dior en 2016, grâce à Madison Cox qui m’a mise en contact avec la fameuse Doris Brynner – ce fut une rencontre aussi belle qu’inattendue –, puis Cordelia de Castellane, que je connaissais et avec qui je collabore encore aujourd’hui. Cette collaboration m’a ouvert de nombreuses portes à Paris. On peut trouver nos créations à Paris, au Cap Ferret, à Genève, à Riyad et à Beyrouth.

Où se trouve votre usine?

Nous fabriquons les verres en Égypte, dans la même usine depuis plus de vingt-cinq ans. C’est très "challenging" à tous les niveaux, mais nous apprenons beaucoup et travaillons sans cesse sur nos critères de qualité face à une clientèle de plus en plus exigeante. Ceci n’est pas toujours évident de nos jours. Avec l’inflation, les prix des matières premières que nous importons, comme les tubes en verre, ont flambé. Il y a également le prix du gaz qui a grimpé… C’est un réel défi à relever au quotidien, mais nous sommes prêtes et plus que jamais motivées avec de beaux projets en perspective (que nous dévoilerons plus tard) et de belles collaborations en cours, comme celle avec Christofle, en mai 2023.

Portrait: Alya Tannous en quelques dates

Après des études de théâtre et de littérature à l’Université Queen Mary à Londres, Alya rejoint la maison de haute couture Christian Lacroix, à Paris, aux côtés de Marie Martinez. Puis suivront de belles années de collaboration au sein des équipes du bureau de relations publiques Pia de Brantes.

2009 marquera le grand saut avec son retour à Beyrouth où elle ouvre son magasin, Interiors by Alya Tannous, consacré à l’art de la table. Depuis, elle ne cesse de nous faire rêver et ses collections sont désormais distribuées dans de nombreux magasins à Paris, Genève, Riyad et Beyrouth. Elle collabore très régulièrement avec des galeries d’art et organise également de nombreux évènements.

En 2017, l’un de ses modèles est choisi par la prestigieuse Maison Christian Dior pour compléter leur collection d’art de la table. Retour à Paris. La boucle est bouclée. Du souffle et du sable, elle sait faire rayonner sa vision du "bien recevoir" empreint de délicatesse et de modernité.

Points de vente:

– Maison Dior (Paris)

– La Maison du Bac (Paris)

– Voyage boutique (Grenelle Paris + Cap Ferret)

– Les Tables d’Eva (Puces Paris)

– Objets de Table (Genève)

– Earth Studio online shop (Riyad)

– TFA Le Textile français d’ameublement (Paris)

– GS Stores (Beirut)

– Maison Russe (Paris) en collaboration avec Cordelia de Castellane

– Christofle (mai 2023)

En ligne:

– Maison Ruhard

– La Romaine Éditions

Publications:

– Le dernier livre de Pierre Hermé (Ainsi que sa campagne 2022)
– Retaurant Lapérouse (Paris)

Tags :

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !