Le cinéma va devoir " se renouveler " pour " continuer à exister ", d’après Vincent Cassel, valeur sûre du grand écran qui apparaît aussi dans les séries, comme Westworld de HBO ou Liaison, diffusée dès vendredi sur AppleTV+.

Comment voyez-vous votre évolution jusqu’à devenir une star internationale ?

Je n’ai pas de rétroviseur. Pour moi, ce qui est fait n’est plus à faire. Je regarde les films que j’ai faits au moins une fois, en général avec un public parce que, tout seul, je suis incapable de comprendre ce que j’ai fait et ça ne m’intéresse pas plus que ça. Je ne suis pas un grand consommateur de cinéma ni de séries. J’ai de plus en plus de mal à rester devant un écran, quel qu’il soit. De plus en plus, je me concentre sur ce qui est important pour moi, c’est-à-dire ma santé mentale, physique, ma famille, mes enfants, ma femme, mes amis et éventuellement les projets à venir. Ce qui m’intéresse dans ce métier, c’est que je ne sais pas ce qui va m’arriver. C’est vraiment la surprise qui m’excite. Quand on signe pour faire ça de sa vie, ça peut s’arrêter du jour au lendemain puis, tout d’un coup, vous pouvez vous retrouver en Chine, en Corée ou à Hollywood. Tout est possible. On est très responsable de ce qui nous arrive dans ce métier. Dès les premiers choix, entre une demi-merde et une grosse merde, il y a quand même le choix. Au début, on a souvent le choix entre des trucs pas terribles. Mais ce sont déjà les premières pierres à l’édifice et les gens vous appellent en fonction de ce que vous avez fait et choisi. On est responsable de ce qui nous arrive au fil du temps, ce n’est jamais la faute des autres. Puis star internationale, comme je dis, en France, il n’y a pas de star, il n’y a que des vedettes.

Les séries sont-elles en train de bouffer le cinéma ?

Non, le cinéma va être obligé de se renouveler, de se donner des moyens pour pouvoir continuer à exister. L’évolution des choses fait que ce sont des formes qui sont en train de se différencier parce qu’aujourd’hui on peut avoir des expériences cinématographiques de meilleure qualité qu’à l’époque du tube cathodique, donc la production a suivi dans ce sens-là. Le cinéma ne remplace pas la série, l’expérience cinématographique est différente, c’est un truc qu’on partage alors que souvent (devant) la télé ou sur son iPad, on est finalement un peu tout seul comme le reste du temps, parce qu’aujourd’hui on est complètement obnubilé par nos écrans. Par contre, la chronologie des médias [réglementation française qui protège les salles de cinéma] va finir par disparaître parce qu’à un moment le public a besoin de voir un film quand il veut, où il veut. Donc à sa sortie, je vais le voir en Imax ou, si je n’ai pas le temps, je le regarde dans le métro sur mon téléphone, tant que je paie.

Quels sont vos projets ?

Je fais avec le metteur en scène argentin Pablo Agüero un film sur Saint-Exupéry et Guillaumet, les fameux aviateurs de l’aviation civile en Amérique du Sud, avec mon ami et grand acteur Louis Garrel. Ensuite, je m’envole vers Toronto pour jouer dans le prochain film de David Cronenberg, The Shrouds, où, très bizarrement, j’ai été choisi pour jouer David Cronenberg. C’est un film autobiographique inspiré des déboires de ces dernières années, de sa vie. Et puis, ensuite, on verra parce que ça a été une année très chargée : il y a Astérix, Liaison, Les Trois Mousquetaires en deux parties. Je vais enchaîner encore deux trucs et, après, je vais laisser un peu venir parce qu’il faut laisser l’écho revenir.

AFP

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