Avec Ruben Östlund à la présidence du jury du Festival de Cannes, les grands noms du cinéma et les jeunes talents peuvent espérer un traitement équitable. Le réalisateur suédois a promis l’impartialité, même si cela signifie laisser le britannique Ken Loach réaliser son rêve d’être le premier cinéaste à décrocher trois Palmes d’Or.

Selon Östlund, Cannes représente " l’une des rares arènes où l’argent joue un rôle, mais où l’on ne peut pas acheter sa position dans la compétition ". Le cinéaste de 49 ans a souligné l’importance de cette égalité des chances lorsqu’il a évoqué le fait que des films à petit budget puissent être projetés aux côtés de superproductions. Le réalisateur, lauréat de deux Palmes d’Or pour The Square (2017) et Triangle Of Sadness (2022), a exprimé sa détermination à évaluer tous les films en compétition sur un pied d’égalité. Il a également insisté sur l’importance du cinéma en tant que lieu de rassemblement et de réflexion collective, en ces temps d’incertitude pour l’industrie face à la montée en puissance des plateformes de streaming comme Netflix.

Östlund a déclaré qu’il n’aurait aucun préjugé envers les réalisateurs sélectionnés, qu’il s’agisse de noms célèbres tels que Ken Loach ou Nanni Moretti, ou de cinéastes débutants comme la Sénégalaise Ramata-Toulaye Sy. Si The Oald Oak de Ken Loach séduit le jury, Östlund s’est engagé à mettre de côté son ego et à lui décerner une troisième Palme d’Or sans précédent. Le réalisateur suédois, célèbre pour ses comédies grinçantes qui mettent en lumière les failles des sociétés occidentales, a également dévoilé quelques aspects de sa vision en tant que président du jury. Bien qu’il n’ait pas encore décidé " à 100% " de la manière dont il abordera son rôle, il a assuré qu’il adopterait une approche " très démocratique " à la présidence.

La composition du reste du jury du prestigieux festival n’a pas encore été annoncée.

Ruben Östlund a déclaré qu’il était impatient de participer aux débats sur les films en compétition et de prendre en compte les opinions de tous les membres du jury. Loin de vouloir imposer son autorité, le réalisateur suédois a insisté sur l’importance de la démocratie dans le processus de décision, tout en ajoutant sur le ton de la plaisanterie qu’il voudrait avoir le dernier mot. Östlund a également exprimé son enthousiasme à l’idée de vivre " la tension et la pression " du célèbre festival organisé sur la Côte d’Azur. Pour ce passionné du cinéma de Michael Haneke et Bo Widerberg, Cannes revêt une signification très personnelle. Il considère ce rendez-vous cinématographique comme le lieu idéal pour projeter ses films et toucher un large public sensible à la même vision artistique. Après le festival, Östlund se concentrera sur son septième long-métrage, The Entertainment System is Down, qui prendra place à bord d’un avion long-courrier. Le réalisateur espère marquer l’histoire du Festival de Cannes avec une scène audacieuse et provocatrice, mettant en exergue l’impatience d’un enfant désireux de jouer avec un iPad.

Depuis son bureau niché dans le jardin de sa résidence espagnole, Östlund aspire à une nouvelle sélection au festival qui pourrait lui offrir la possibilité de décrocher une troisième Palme d’Or en moins d’une décennie. Toutefois, il reconnaît que la qualité du film prime sur la réputation du cinéaste : " Si ce n’est pas un bon film, il ne sera pas en compétition ", a-t-il déclaré. Le double lauréat de la Palme d’Or admet que le Festival de Cannes ne montre pas de loyauté particulière envers les réalisateurs, quelle que soit leur renommée. Pour Östlund, il est essentiel de maintenir un niveau d’exigence élevé afin de garantir la pérennité de la réputation d’excellence du festival.

Avec AFP