Une vague de nostalgie est passée sur la Croisette: à la suite de l’acclamation chaleureuse du film du Finlandais Aki Kaurismäki, Les Feuilles mortes, en compétition, Nanni Moretti a gravi les marches mercredi, porteur du mélancolique Vers un avenir radieux.

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Le cinéaste italien septuagénaire, couronné de la Palme d’or en 2001 pour La chambre du fils, propose cette fois-ci une mise en abyme teintée de nostalgie, qui explore le cinéma, le militantisme politique et le monde en mutation. Cette nouvelle création, déjà présentée au public italien et en lice pour la compétition officielle, semble destinée à émouvoir: il s’agit du récit d’un réalisateur désorienté par les méthodes modernes de ses confrères, abandonné par sa femme et négligé par sa fille.

"Il n’y a pas de mélancolie", a toutefois insisté Nanni Moretti. "Il y a la joie de la création, de l’imagination et une dose d’humour". "Je souhaite vivement que ce ne soit pas mon testament!", a-t-il confié.

Moretti a foulé le tapis rouge avec cette décoction de sentiments doux amers deux jours après un autre habitué de Cannes, le Finlandais Aki Kaurismäki. Ce maître du spleen a été salué par des louanges pour Les feuilles mortes, une romance teintée de Baudelaire entre deux âmes solitaires, plongées dans une Finlande ouvrière et pluvieuse.

Le créateur du Havre et de l’Homme sans passé raconte l’étrange rencontre entre une caissière de supermarché renvoyée pour le vol d’un sandwich et un homme alcoolique. Rendez-vous manqué, accident… tout semble conspirer pour que ces deux amants ne se revoient jamais.

Avec sa mise en scène et ses dialogues dépouillés, son sens du décalage humoristique, Kaurismäki est à son apogée dans ce film, l’un des rares à avoir été applaudis lors des projections presse. Tout comme Vers un avenir radieux de Moretti, Les feuilles mortes s’apparente à un hommage malicieux au cinéma, évoquant à la fois Les Lumières de la ville de Chaplin et Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch.

Cette concoction cinématographique séduira-t-elle le jury présidé par Ruben Östlund, lui-même fervent admirateur de l’œuvre de Kaurismäki? Quoi qu’il en soit, le film a d’ores et déjà pris les devants, se positionnant en tête des favoris des critiques internationaux sondés par le prestigieux magazine Screen.

Avec AFP

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