Un film dont l’acteur principal est un arbre… " Le Chêne ", qui sort mercredi en salles, fait le pari osé d’un film " d’aventures " sans paroles, ni trace de l’être humain.

Ce long-métrage, qui détonne dans le créneau très encombré ces derniers mois des films sur la nature et l’environnement, a été présenté lors de la Berlinale. Mais n’avait aucune chance de remporter le prix d’interprétation : ses acteurs, à quatre pattes ou deux ailes, ne pouvaient y prétendre.

Petits mammifères, oiseaux et insectes ne déméritent pourtant pas au cours des 01H20 de ce film, qui entend visiter tout l’écosystème d’un arbre bicentenaire (210 ans, 9 tonnes, 17 mètres de haut), et la multitude d’espèces animales et végétales qui en dépendent, de la chouette hulotte au geai en passant par l’écureuil.

Un long-métrage tout public et sans voix-off, mais qui ne devait pas ressembler à un documentaire animalier. Un storyboard décrivant les aventures des petits personnages a été dessiné, et suivi le plus possible: " C’est très écrit, et voulait vraiment raconter une histoire ", explique à l’AFP son producteur et co-réalisateur, Michel Seydoux.

Le spectateur suit le petit peuple de l’arbre sur quatre saisons, ses joies et ses grandes misères, en racontant " tout ce qui gravite autour du gland ", ajoute-t-il.

Amour, avec une scène d’accouplement entre deux balanins, des coléoptères spécialisés dans le forage des glands, aventure, lorsqu’une grosse pluie menace de noyer une colonie de mulots, action, avec une course-poursuite échevelée entre un rapace et un passereau…

Cette dernière scène a nécessité 15 jours de travail pour 1 min 20 de film, explique Michel Seydoux.

Le producteur a collaboré avec une figure du cinéma animalier, Laurent Charbonnier, qui a travaillé avec Nicolas Vanier (" Le Dernier Trappeur ", " Loup ", " Belle et Sébastien ") ou Jacques Perrin (" Le Peuple Migrateur "). M. Charbonnier a passé une centaine de jours à l’affût dans cet arbre, proche de son domicile en Sologne.

" Pendant le confinement, il n’y avait plus d’avions, plus de tondeuses ou de bûcherons, ce qui nous a simplifié la tâche ", explique Michel Seydoux, dont le film, qui rappelle aussi " Microcosmos : le peuple de l’herbe " (1996), est accompagné de podcasts explicatifs et de kits pédagogiques.

" On a voulu faire un outil d’émerveillement ", poursuit-il, pour sensibiliser le public " sans donner de leçons ", et notamment les enfants, aux prouesses de la nature et aux questions de biodiversité.

© AFP

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