Le ministre de l’Économie, Amine Salam, a tenu vendredi une conférence de presse consacrée aux silos de blé du port de Beyrouth et à la crise du blé provoquée par le conflit en Ukraine.

M. Salam a assuré que les réserves de blé du Liban étaient suffisantes pour une période maximale d’un mois et qu’il cherchait à conclure des accords d’importation de différents pays du fait des inquiétudes dues à la crise ukrainienne.

M. Salam a ajouté que le pays, qui importe entre 50% et 60% de ses besoins en blé d’Ukraine, est en pourparlers avec d’autres pays pour importer le blé, notamment les États-Unis, l’Inde, la France et certains autres pays européens.

" Nous ne voulons pas créer une quelconque panique ", a déclaré le ministre avant de poursuivre : " Nous avons des indications positives ".

Les principaux silos de blé du Liban ont été détruits lors de l’explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020, et depuis, le pays n’a pas de capacité pour stocker pour plus d’un mois d’approvisionnement.

M. Salam a déclaré lors de la conférence de presse que l’État cherchait à conclure des accords sur l’importation de blé à des prix raisonnables pour garantir des réserves pouvant aller jusqu’à deux mois.

Il a ajouté : " Un point très important est que nous pouvons prendre des engagements de certains pays et de certaines entreprises à des prix réduits. Nous les achetons et les emmagasinons, et nous sécurisons un ou deux mois de stock de blé ".

Il a également évoqué la question des silos du port et le projet de leur démolition en vue de leur reconstruction. Il a précisé certains faits. " Il y a trois semaines, j’ai déclaré que des discussions sont en cours sur le projet de la reconstruction des silos, liant cette démarche à la sécurité alimentaire qui nécessite la présence de réserves au Liban ", a-t-il déclaré, déplorant néanmoins les réactions de ceux qui l’ont accusé de vouloir accélérer la démolition des silos du port à la suite de l’explosion de 2020.

Il a précisé que le lien entre le projet relatif aux silos et l’enquête en cours constitue une ligne rouge pour lui. " En tant que ministre concerné par ce dossier, je ne peux ni transiger ni prendre une décision qui s’écarte de la voie judiciaire et légale ".

Il a toutefois affirmé que la reconstruction des silos est une nécessité pour assurer la sécurité alimentaire, notant que l’importation du blé par l’État contribue à la stabilité du prix du pain.

Il a rappelé qu’il existe également des détails techniques à prendre en considération. " Selon de nombreux ingénieurs, experts et spécialistes, les silos risquent de s’effondrer et les autorités sécuritaires, militaires et judiciaires en sont conscientes, et la vérité est que le danger est là ".

Pour M. Salam, le projet de reconstruction est important dans la mesure où il permettra de stocker le blé et assurer la sécurité alimentaire.