Comme si de rien n’était, L’État persiste dans sa pléthore de gaspillage, faisant fi de la nécessité de réduire le déficit alors qu’il est officiellement en faillite financière, ayant décrété une cessation de paiement en 2020. Ainsi, le Journal officiel du 10 mars a publié quatre lois qui vont dans ce sens.

La loi 278 a octroyé le droit à des enseignants contractuels à l’Université libanaise, qui ont atteint l’âge de la retraite, d’avoir le statut d’enseignant cadré, et de bénéficier de tous les avantages liés à ce statut. Cette disposition s’appliquera à titre rétroactif à partir de l’année universitaire 2018-2019. Au cas où ils sont décédés entre-temps, leurs héritiers jouiront des mêmes avantages.

La loi 269 a décidé de promouvoir tous les agents de la Sûreté générale qui ont passé un concours en 2007, qu’ils aient réussi l’examen ou non. La raison est que ce concours a été par la suite annulé par le Conseil d’État à la suite d’irrégularités. Mais le gouvernement a décidé quand même de promouvoir tous les candidats à ce concours et de leur permettre de bénéficier de l’augmentation de la pension de retraite en conséquence. De même, la loi 270 a octroyé des avantages supplémentaires, également sur base d’un concours annulé en 2002, à des inspecteurs détenteurs d’un diplôme universitaire.

La loi 271 a donné les mêmes avantages à des agents des Forces de sécurité intérieure. Elle prévoit de promouvoir tous les candidats à un concours organisé en 2007, et également annulé par le Conseil d’État, de faire valoir leur droit à la retraite selon ce nouveau statut, et de jouir de tous les avantages qui sont liés à un grade d’officier.

Les raisons invoquées pour la promulgation de ces lois tardives sont liées à de prétendus soucis d’équité, alors que les vraies motivations sont manifestement d’ordre clientéliste, surtout à la veille des élections, d’où leur promulgation quinze et vingt ans après les faits.

Il faut noter à ce propos que la pension de retraite dont jouissent ces fonctionnaires est octroyée à vie. Puis, lors du décès du bénéficiaire, la même pension sera accordée à sa veuve, puis, lors du décès de cette dernière, à ses filles tant qu’elles sont célibataires, veuves, ou divorcées. Ce qui veut dire que les charges financières liées à ce statut peuvent courir plusieurs décennies. Des exemples montrent que des filles de fonctionnaires décédés dans les années 1970 jouissent aujourd’hui encore de cette pension réévaluée par des décrets successifs.