“Nous devons mettre en œuvre l’accord de Taëf et séparer la religion de l’État, tout en respectant la parité islamo-chrétienne, afin de faire entrer le Liban dans le XXIe siècle ",  affirme Bahaa Hariri.

Le frère du chef du Courant du Futur, Saad Hariri, Bahaa Hariri, s’est engagé dimanche à “sortir le Liban de sa crise” et à œuvrer simultanément en faveur d’un projet national et transcommunautaire et dans une optique de mettre fin à la marginalisation de la communauté sunnite.

“Je m’engage devant les Libanais à sortir le pays de la crise. Je ferai de mon mieux pour cela”, a affirmé M. Hariri dans un entretien accordé à la chaîne de télévision libanaise LBCI, à l’occasion de la 17e commémoration de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri.

“Nous travaillons sur un mouvement politique transcommunautaire. En même temps, je n’accepterai pas la marginalisation de la communauté sunnite, et je lui promets d’en recouvrer tous les droits”, a-t-il dit.

“La lutte du Premier ministre martyr Rafic Hariri ne doit pas être abandonnée, elle doit se poursuivre”, a indiqué M. Hariri, évoquant l’existence de “grosses divergences politiques avec mon frère Saad”.

“La situation au Liban est très dangereuse, des dizaines de milliards ont été perdus par les déposants et la Banque mondiale parle d’une crise qui est l’une des pires au monde. La situation est très mauvaise et il faut y remédier”, a-t-il poursuivi.

“Le Liban, avec sa Constitution, fait partie d’un corps arabe. Nous devons, en tant que Libanais, rééquilibrer nos relations avec les pays arabes. J’appelle donc le peuple libanais à faire un choix différent lors des élections législatives”, a-t-il dit.

Pour M. Hariri, une sortie de crise est possible. " L’important est qu’il y ait une réelle volonté conjointe musulmane et chrétienne de le faire”, a-t-il noté.

“Nous devons mettre en œuvre l’accord de Taëf et séparer la religion de l’État, tout en respectant la parité islamo-chrétienne, afin de faire entrer le Liban dans le XXIe siècle. Nous devons également réformer le système judiciaire et éradiquer la corruption”, a encore dit Bahaa Hariri.

“Nous devons par ailleurs chercher à renforcer l’armée libanaise et les Forces de sécurité intérieure. Il y a eu une initiative saoudienne pour aider l’armée avec 3 milliards et demi de dollars, mais, en raison des décisions au Liban et de ses performances en matière de politique étrangère, nous avons perdu cette aide”, a-t-il relevé.

Concernant sa candidature aux prochaines élections législatives, Bahaa Hariri a indiqué: " Ce n’est pas d’une question importante.”

Le projet Sawa n’est pas un projet pour Bahaa Hariri, mais pour le Liban. L’objectif essentiel est de poursuivre le chemin du Premier ministre-martyr Rafic Hariri”, a-t-il dit.

Selon lui, “si le bloc Sawa venait à entrer au Parlement, il ne coopérerait pas avec l’establishment actuel”.  “La situation libanaise est en très dangereuse et nous ne pouvons pas continuer à reproduire les mêmes schèmes. Nous appelons les citoyens de venir à la rencontre de notre projet comme ils l’ont fait autrefois avec celui du Premier ministre Rafic Hariri, a-t-il indiqué.

" Nous ne nous associerons pas au Hezbollah, c’est la démocratie et le Hezbollah est en position de recul au plan international. Nous ne pouvons pas traiter avec lui”, a-t-il précisé.

Concernant la possibilité qu’il dirige le gouvernement après les élections, si l’occasion se présente à lui, M. Hariri a indiqué : “Je ne suis pas venu pour briguer des postes, mais pour aider le Liban. "

" L’un des plus grands désastres pour la réputation économique du Liban a été le défaut de paiement des obligations. La situation est très difficile, et que Dieu nous garde si nous ne faisons pas le bon choix lors des élections”, a-t-il ajouté.

“Ce sont des considérations sécuritaires qui m’empêchent de me rendre à Beyrouth. Je promets aux Libanais que je serai de retour dès que ce problème sera réglé”, a-t-il conclu.