Le président du Mouvement de l’indépendance, l’ancien député Michel Moawad, a répondu point par point aux accusations lancées contre lui dimanche par le chef du Courant patriotique libre, le député Gebran Bassil, qui l’avait qualifié de " beik fils de beik, qui s’est enfui dans la nuit " pour quitter le bloc du " Liban fort " (aouniste).

Dans un entretien à la chaine LBCI, Michel Moawad a souligné sans détours : " Lorsque je m’entends avec Gebran Bassil (comme ce fut le cas en 2018, lors du dernier scrutin législatif), je ne suis plus un beik fils de beik et un féodal, et je deviens un symbole du changement. Est-ce donc la relation avec lui qui définit qui est féodal et qui œuvre pour le changement ? "

Qualifiant les propos du chef du CPL de " populistes et immoraux ", M. Moawad a rappelé que " le beik dont il parle, et dont je suis le fils, c’est le président René Moawad, tombé en martyre parce qu’il a dit non à ceux qui voulaient porter atteinte à la souveraineté, l’indépendance et à la libre décision " du Liban. Il a rappelé que " Gebran Bassil et ceux qu’il représente se sont retournés contre ces principes " nationaux, ajoutant : " Je suis fier d’être le fils de René Moawad, tombé en martyre pour la souveraineté et le Liban ".

Michel Moawad a souligné avoir eu recours aux urnes et à l’avis des gens, " en 2009 quand j’ai échoué, en 2018 quand j’ai été élu, et quand j’ai démissionné ", ajoutant : " Le vrai féodalisme, c’est quand on refuse la volonté des gens, quand le gendre qui échoue aux élections utilise la force des armes et l’influence de son beau-père pour bloquer le pays et s’imposer en tant que ministre ".

Notant " une tentative de plusieurs parties de transformer la bataille d’une lutte contre la milice armée, la corruption et la mafia, en une lutte contre les familles ", Michel Moawad s’est demandé : " Qui a détruit le pays, Raymond Eddé, le fils d’Emile Eddé, ou plutôt Nabih Berry, dont le père n’était pas en politique ? Dany Chamoun, le fils de Camille Chamoun, ou Béchir Gémayel, le fils de Pierre Gémayel, ou plutôt les erreurs de Michel Aoun et du " mandat fort " ? Le problème aujourd’hui vient-il de Michel Moawad, le fils de René Moawad, ou de Hassan Nasrallah dont personne ne connait le nom du père ? "

Michel Moawad a en outre souligné que les nombreuses accusations de Gebran Bassil à son encontre prouvent que la liste qu’il est en train de former dérange beaucoup le chef du CPL, rappelant avoir toujours adopté des positions souverainistes quand il était député. " Je n’ai pas changé mes positions, a ajouté M. Moawad. Celui qui l’a fait, c’est celui qui n’a pas réalisé ses promesses au sujet des réformes, de la stratégie de défense, et de la protection des institutions ".

Et M. Moawad de poursuivre : " Je ne me suis pas ‘enfui’ du bloc, j’ai démissionné du Parlement parce que j’ai respecté la volonté des Libanais, et j’ai estimé qu’aucun poste n’est plus important que le sang des victimes de l’explosion du port de Beyrouth ".

M. Moawad a d’autre part déclaré que " nous formons dans la circonscription Nord III (Batroun, Koura, Zghorta et Becharré) une liste qui fera face au système en place ". " Elle regroupe des forces politiques souverainistes favorau changement, et des forces de la thaoura, main dans la main ".

Michel Moawad a relevé que " la bataille dans notre circonscription est la bataille de tout le Liban car il y a ici les deux symboles chrétiens qui couvrent le projet du Hezbollah, Gebran Bassil et Sleiman Frangié ".

Et de préciser : " Nous voulons ôter à ces deux symboles leur légitimité populaire, non pas pour une raison personnelle, mais pour ce qu’ils représentent. Nous voulons ôter la couverture chrétienne aux armes du Hezbollah et du système qui bénéficie de ses armes, pour recouvrer nos droits. "