Le plan de redressement du secteur de l’électricité a été adopté après de longues et nombreuses concertations en Conseil des ministres, au grand soulagement du ministre de l’Énergie Walid Fayad. Ce dernier a assuré qu’il " n’y aura pas d’augmentation des tarifs, avant l’amélioration de la distribution du courant électrique, avec l’arrivée du gaz égyptien et de l’électricité jordanienne, comme convenu avec la Banque mondiale ".

Le Conseil des ministres s’est réuni mercredi au Grand Sérail – en l’absence des ministres de la Santé, des Affaires sociales et des Déplacés – avec un ordre du jour axé en grande partie sur le plan de l’électricité, bien que d’autres sujets tels que la sécurité alimentaire, les élections législatives, la crise bancaire et les dossiers relatifs à l’Université libanaise (UL) ont été également traités.

Le plan sur l’électricité

" Le Conseil des ministres a adopté le plan sur l’électricité ", a annoncé le nouveau ministre de l’Information Ziad Makari, lors du point de presse qui a suivi la réunion du cabinet. " La création d’une autorité de régulation devrait se faire dans l’immédiat, ainsi que l’élaboration d’un cahier de charges par le ministre de l’Énergie, afin de lancer un appel d’offres dans les deux prochains mois ", a-t-il assuré.

Le ministre de l’Énergie Walid Fayad avait cependant estimé avant le début de la séance que " l’autorité de régulation aurait besoin de plus d’un an pour être formée de manière transparente, conformément à l’étude de la Banque mondiale ", mais qu’il serait " prêt à la mettre en place plus tôt que prévu, si le gouvernement était disposé à le faire ". Ce commentaire a été mal reçu par le ministre de l’Agriculture Abbas Hajj Hassan, qui a aussitôt répliqué: " Dire que la formation de l’autorité de régulation nécessitera plus d’un an est une plaisanterie! Il fallait la créer il y a quatre ans! ", s’est-il indigné.

Au cours de son point de presse, M. Makari a tenu à préciser que " la construction d’une centrale électrique supplémentaire se fera si nécessaire du côté nord du littoral, mais pas à Selaata ", assurant à une journaliste que cette décision ne revêtait pas un caractère politique. Elle serait motivée selon lui par des " raisons logistiques " ayant " un lien direct avec les expropriations et les objections des municipalités ", doublées de " l’existence de facteurs économiques et financiers ".

La sécurité alimentaire

Concernant la sécurité alimentaire, le Premier ministre Nagib Mikati a informé le gouvernement que des démarches ont été entreprises mercredi en commission ministérielle, afin de trouver des solutions à ce problème. Il a aussi annoncé que " plusieurs pays se sont déclarés prêts à approvisionner le Liban en blé ou tout autre produit de base dont il aurait besoin ".

Plus encore, le chef du gouvernement a demandé au ministre de l’Économie Amine Salam de préparer " un inventaire détaillé des produits de première nécessité et des quantités requises pour subvenir aux besoins des Libanais jusqu’à la fin de l’année en cours ".

Par ailleurs, le Conseil des ministres a décidé la destruction des silos du port de Beyrouth, où étaient stockées les réserves de blé du pays, avant l’explosion du 4 août 2020.

Les élections législatives

Le Premier ministre a en outre salué les efforts du ministre de l’Intérieur Bassam Maoulaoui, qui " confirment une fois de plus que l’échéance législative aura bel et bien lieu ", en allusion aux rumeurs qui ne cessent de circuler sur le torpillage du scrutin électoral. Par la même occasion, le ministre des Finances Youssef Khalil a affirmé que " le financement des élections a été assuré et qu’elles pourront se tenir comme prévu ".

La crise bancaire

Le Premier ministre a enfin fait allusion à la décision judiciaire de fermer des branches de la Fransabank, déplorant " une situation malsaine, grave et dangereuse " et mettant en garde contre " une escalade qui mènera le pays à un point de non-retour ".

Bien que l’adoption du plan de l’électricité pourrait être perçue comme étant une victoire pour le camp aouniste, il n’en demeure pas moins que le refus de la construction d’une centrale électrique supplémentaire à Selaata, et l’établissement d’une autorité de régulation constitue une double défaite pour Gebran Bassil et une victoire pour le pays.