Le nombre d’électeurs dans la circonscription de Baabda s’élève à 171.746, avec 158.475 inscrits au Liban et 13.271 à l’étranger.

Les élections législatives prévues pour le 15 mai 2022 s’annoncent compliquées dans la circonscription de Baabda (Mont Liban III). Avec 41 candidats en lice et 6 sièges à pourvoir (3 pour les maronites, 2 pour les chiites et 1 pour les druzes), la course électorale sera certainement mouvementée, à en croire les échos qui circulent depuis le 15 mars, date du dernier délai de dépôt de candidature.

Il est nécessaire de mentionner dans ce cadre que 7 candidats se disputent le siège druze, 11 candidats tentent d’obtenir les 2 sièges chiites, et 23 candidats convoitent les 3 sièges maronites.

La formation des listes

Au stade actuel, seule la liste présidée par Abdo Saadé (" Ensemble nous pouvons "), constituée par des membres de la société civile, a été officiellement enregistrée.

À titre de rappel, tous les candidats en lice doivent former ou rejoindre une liste avant le 4 avril prochain, pour pouvoir valider leur candidature de manière définitive, conformément à la loi électorale en vigueur. Si ce processus n’est pas respecté, leur candidature ne sera pas retenue et les candidats ne pourront pas prendre part à la bataille électorale.

Pour revenir à la formation des listes, deux listes – établies par les partis politiques traditionnels – s’apprêteraient à être prochainement annoncées. La première serait formée sur base d’une alliance des Forces libanaises (FL), du Parti national libanais (PNL) et du Parti socialiste progressiste (PSP), regroupant les députés sortants Pierre Bou Assi (FL) et Hadi Abou el-Hosn (PSP) et le chef du PNL, Camille Chamoun. La deuxième serait attribuée à l’alliance du Courant patriotique libre (CPL) et du tandem chiite (Amal – Hezbollah), majoritairement formée par les députés sortants Alain Aoun (CPL), Ali Aamar (Hezbollah) et Fadi Alamé (Amal).

Les candidats maronites indépendants

Par ailleurs, les candidats maronites de l’opposition et de la société civile feraient face à un vrai casse-tête. En effet, 17 prétendants indépendants seraient actuellement en lice pour remporter le 3ᵉ siège maronite, puisqu’il semblerait de manière quasi certaine que " les députés sortants Pierre Bou Assi et Alain Aoun seront réélus ", comme le rapportent des sources informées suivant de près les élections législatives de Baabda. C’est pourquoi, de nombreuses tentatives sont entreprises en vue de l’unification des rangs de l’opposition, notamment par le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, qui a indiqué, dans une interview à la LBC, qu’il œuvrait en ce sens afin d’aboutir à un compromis, de manière à obtenir une seule liste " unie, forte et imposante "  capable de faire face aux partis politiques traditionnels. Mais ces démarches ont échoué, jusqu’à l’heure actuelle. Cette impasse serait due à " un amalgame d’ambitions personnelles, d’égos surdimensionnés et de calculs politiques exagérés ", confie une source de l’opposition observant les développements électoraux au Mont Liban III.

Deux listes de l’opposition ?

Jusqu’à aujourd’hui, deux listes de l’opposition (mise à part celle de Abdo Saadé) ont l’air de se constituer : une liste comprenant Khalil Helou, Naïm Aoun, Ramzi Kanj et Jean Abi Younès ; et une autre formée par Michel Helou (Bloc National) et Ziad Akl (Alliance nationale). Cela dit, celles-ci sont loin d’être finalisées et seraient susceptibles de plusieurs changements et ajustements avant le délai du 4 avril. Et pour cause : ce sont les candidats de ces deux listes en particulier qui entament des pourparlers dans le but d’unifier leurs rangs pour affronter les autres listes et remporter le 3e siège maronite tant convoité.

Néanmoins, il est utile de relever que d’autres candidats maronites de l’opposition, dont Jean-Claude Saab, seraient toujours en lice, sans pour autant avoir rejoint les rangs des listes précitées. Ils préfèreraient prendre du recul, évaluer la situation et étudier leurs options avant de se prononcer, d’après les informations recueillies de sources informées.

Quoi qu’il en soit, il est encore tôt d’y voir clair à Baabda, puisque " tout se jouera à la dernière minute ", ont précisé les sources précitées. Il faudra alors attendre le 4 avril pour pouvoir dresser un paysage électoral qui permettrait d’examiner plus en détail les alliances électorales et les perspectives de chaque candidat.