Fondateur du mouvement des talibans, le mollah Omar est mort en Afghanistan, en secret, en 2013. Le 6 novembre, le groupe islamiste a finalement révélé le lieu de sa tombe lors d’une cérémonie dans la ville d’Omarzo, dans l’est du pays.

Les talibans ont révélé dimanche en Afghanistan la sépulture du fondateur de leur mouvement, le mollah Omar, dont la mort en 2013 et le lieu d’inhumation ont été gardés secrets pendant des années.

(AFP)

 

 

En fuite après la chute du premier régime des talibans fin 2001, renversé par une coalition militaire menée par les Etats-Unis, le mollah Omar est mort en 2013 dans la clandestinité sans que les détails soient connus – une disparition que les islamistes ont longtemps cachée, ne l’annonçant officiellement qu’en 2015.

De hauts dirigeants du mouvement ont assisté dimanche à une cérémonie sur sa tombe dans la ville d’Omarzo, située dans la province de Zabul (est), a indiqué à l’AFP le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid.

Tombe blanche
Le gouvernement américain avait mis à prix les têtes du mollah Omar et Oussama ben Laden après les attentats du 11 septembre 2001.

 

 

Les talibans ont repris le pouvoir en août 2021, mettant en déroute les forces gouvernementales et actant le retrait des forces de la coalition dirigée par les Etats-Unis, après 20 ans d’occupation.

" Comme beaucoup d’ennemis étaient présents et que le pays était occupé, pour éviter d’endommager la tombe, elle a été gardée secrète ", a déclaré Zabihullah Mujahid. " Seuls les membres de la famille proche connaissaient l’endroit ".

Les photos publiées par les autorités montrent des dirigeants talibans réunis autour d’une simple tombe blanche protégée par une cage en fer verte.

" Maintenant que la décision a été prise (…) il n’y a plus de problème pour que les gens visitent la tombe ", a déclaré le porte-parole.

 

 

Le mollah Omar, mort à environ 55 ans, avait fondé en 1993 les talibans, qui en s’emparant du pouvoir en 1996, après plusieurs années de guerre civile, avaient instauré un régime fondé sur une interprétation stricte de la charia.

Cette cérémonie intervient au lendemain d’informations sur les médias sociaux rapportant que la tombe du héros de la résistance afghane Ahmad Shah Massoud (1953-2001) aurait été vandalisée. Des responsables talibans locaux ont démenti.

La tombe de Massoud brisée par les talibans
Des talibans pakistanais lors d’une manifestation de soutien au mollah Omar en 2015, à Quetta.

 

 

Ahmad Shah Massoud a un héritage mitigé dans le pays, où il est salué par la population afghane pour avoir mené la résistance contre l’occupation soviétique (1979-1989), mais détesté par les talibans qu’il a combattus après leur première prise de pouvoir. Il sera assassiné dans un attentat attribué au groupe jihadiste Al-Qaïda deux jours avant les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

La tombe de Massoud se situe dans un mausolée de granit et de marbre surplombant la vallée de Panchir, dans le nord-est de l’Afghanistan. Elle est habituellement gardée par un peloton de combattants talibans depuis leur prise de contrôle du pays en août 2021.

 

 

Des habitants ont indiqué qu’un contingent de combattants talibans nouvellement arrivé avait brisé la pierre tombale.

" Les nouvelles forces venues des provinces du Helmand et de Kandahar (sud) ont détruit la pierre tombale du héros national ", a déclaré un résident à l’AFP.

Le responsable de l’Information et de la Culture de la province, Nasrullah Malakzada, a nié que le tombeau ait été endommagé et diffusé une vidéo censée le montrer intact.

Le bras droit de Oussama ben Laden, l’Egyptien Ayman al-Zawahiri, a prêté allégeance au nouveau chef des talibans après la mort du mollah Omar.

 

 

Cependant, le clip ne montre pas la structure entière. Une autre vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre elle une partie endommagée.

Les demandes de journalistes pour vérifier sur place l’état de la tombe ont été refusées par M. Malakzada.

Interrogé par la presse, le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a déclaré que personne n’avait le droit " d’insulter " les morts. " Auparavant, nous avions puni ceux qui avaient commis de tels actes ", a-t-il déclaré. " Cette affaire fera également l’objet d’une enquête et les mesures nécessaires seront prises ".

Avec AFP

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