Peu après 16 h, dimanche, une forte explosion s’est produite au cœur d’Istanbul, en Turquie, dans la rue Istiqlal, une artère très fréquentée par la population et les touristes. L’explosion qui a fait au moins six morts et des dizaines de blessés reste d’origine inconnue.

 

Un attentat, attribué à " une femme ", a visé dimanche le cœur battant d’Istanbul, principale ville et capitale économique de la Turquie, faisant au moins six morts et des dizaines de blessés dans l’artère commerçante très fréquentée d’Istiklal.

L’explosion de forte puissance, qui a fait non moins de 81 blessés dont deux dans un état grave, selon un dernier bilan, est survenue vers 16H20 (13H20 GMT), au moment où la foule était particulièrement dense dans ce lieu de promenade prisé des Stambouliotes et des touristes.

Dans une déclaration à la presse, le vice-président turc Fuat Oktay a indiqué dimanche soir qu’une  femme a " déclenché la bombe ", sans préciser si celle-ci figure au nombre des victimes.

 

Dans une déclaration à la presse et en direct à la télévision, le président Recep Tayyip Erdogan a dénoncé de son côté un " vil attentat " qui a fait " six morts et 53 blessés ".

" Les premières observations laissent supposer un attentat terroriste ", a affirmé le chef de l’État, ajoutant qu' "une femme y serait impliquée ", sans autre précision.

Des rumeurs ont couru immédiatement après l’explosion évoquant une attaque suicide, sans aucune confirmation ni preuve.

L’attaque n’avait pas été revendiquée en début de soirée.

" Les auteurs de ce vil attentat seront démasqués. Que notre population soit sûre (qu’ils) seront punis ", a promis M. Erdogan qui avait déjà été confronté à une campagne de terreur à travers le pays en 2015-2016.

Revendiquée en partie par le groupe État islamique, cette vague de violence avait fait près de 500 morts et plus de 2 000 blessés.

Un premier bilan du gouverneur d’Istanbul, Ali Yerlikaya, avait fait état dimanche après-midi de quatre morts et 38 blessés.

Zone meurtrie

La police a aussitôt établi un large cordon de sécurité pour empêcher l’accès à la zone meurtrie par crainte d’une seconde explosion. Un imposant déploiement de forces de sécurité barrait également tous les accès au quartier et aux rues adjacentes, a constaté la vidéaste de l’AFP.

" J’étais à 50-55 m de distance, il y a eu soudain un bruit d’explosion. J’ai vu trois ou quatre personnes à terre ", a déclaré à l’AFP un témoin, Cemal Denizci, 57 ans.

" Les gens couraient en panique. Le bruit était énorme. Il y a eu une fumée noire. Le son était si fort, presque assourdissant ", a-t-il rapporté.

Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux au moment de l’explosion, celle-ci, accompagnée de flammes, a été entendue de loin et a déclenché aussitôt un mouvement de panique.

Un large cratère noir est visible sur ces images, ainsi que plusieurs corps à terre gisant à proximité.

Le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu s’est rapidement rendu sur place: " J’ai été briefé par les équipes de pompiers sur Istiklal. Ils poursuivent leur travail en coordination avec la police " a-t-il indiqué sur Twitter, en présentant ses condoléances aux victimes et à leurs proches.

Dans le quartier voisin de Galata, beaucoup de boutiques ont baissé leurs rideaux avant l’heure. Certains passants, arrivés en courant du lieu de l’explosion, avaient les larmes aux yeux, a constaté un journaliste de l’AFP.

À la nuit tombée, les terrasses des restaurants de ce quartier très touristique restaient en partie vides.

Le Haut conseil audiovisuel turc (RTUK) a rapidement interdit aux médias audiovisuels de diffuser des images de la scène, décision justifiée par le directeur de la communication présidentielle et proche conseiller du président Erdogan, Farhettin Altun, pour " empêcher de semer la peur, la panique et l’agitation dans la société et (risquer) de servir les objectifs d’organisations terroristes ".

" Toutes les institutions et organisations de notre État mènent une enquête rapide, méticuleuse et efficace concernant l’incident " a-t-il souligné dans une déclaration.

L’émotion est intense à Istanbul, déjà durement éprouvée par le passé. Les matches des grands clubs de foot stambouliiotes, dont le Galatasaray, ont été annulés.

La rue Istiklal, qui signifie " l’Indépendance ", dans le quartier historique de Beyoglu, est l’une des plus célèbres artères d’Istanbul, entièrement piétonne sur 1,4 km. Sillonnée par un vieux tramway, bordée de commerces et de restaurants, elle est empruntée par près de 3 millions de personnes par jour durant le week-end.

Elle avait déjà été touchée, en mars 2016, par une attaque suicide qui avait fait cinq morts.

En Grèce, avec laquelle Ankara entretient des relations tendues, le ministère des Affaires étrangères a condamné sans équivoque le terrorisme et exprimé ses sincères condoléances au gouvernement et au peuple turcs.

 

Avec AFP