Le porte-parole de Daech a annoncé la mort de son chef, l’Irakien Abou Hassan al-Hachimi al-Qourachi, tué " en combattant les ennemis de Dieu ". Le groupe jihadiste a nommé un successeur, quatrième chef de l’organisation.

Le groupe jihadiste Daech (ou État islamique-EI), qui avait instauré un régime de terreur en Irak et en Syrie avant d’être défait, a annoncé mercredi la mort de son chef, tué au combat, et la nomination d’un successeur.

Dans un message audio, le porte-parole du groupe a annoncé qu’Abou Hassan al-Hachimi al-Qourachi, un Irakien, avait été tué " en combattant les ennemis de Dieu ", sans autre précision sur le lieu, la date ou les circonstances de sa mort.

Le porte-parole a ajouté qu’un nouveau " calife des musulmans ", Abou Al-Hussein al-Husseini al-Qourachi, avait été nommé. Il s’agit du quatrième chef de l’organisation jihadiste, les trois précédents ayant été tués.

Les forces irakiennes dans une opération de nettoyage en Irak (AFP)

 

Il n’a pas donné non plus d’indications sur le nouveau chef du groupe, qui porte le même nom de famille que son prédécesseur. Al-Qourachi se réfère à la tribu du prophète Mahomet, dont le " calife " autoproclamé doit être un descendant.

Selon le porte-parole, le nouveau " calife " compte parmi les " anciens moujahidine " (combattants de la foi) du groupe.

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie, et la conquête de vastes territoires, Daech a vu son " califat " autoproclamé être renversé sous le coup d’offensives successives dans ces deux pays, respectivement en 2017 et 2019.

Mais malgré la perte de ses fiefs en Syrie et en Irak, le groupe continue de revendiquer des attaques dans ces deux pays à travers des cellules dormantes.

L’organisation a également étendu son influence dans d’autres régions du monde comme dans la zone du Sahel, au Nigeria, au Yémen ou en Afghanistan, où elle revendique régulièrement des attentats.

Attaque accidentelle

Des milliers de jihadistes présumés capturés lors de la défaite du groupe sont détenus en Irak et en Syrie.

Le groupe jihadiste avait instauré un régime de terreur dans les régions sous son contrôle en Syrie et en Irak, imposant une stricte application de la loi islamique et se livrant à de nombreuses exactions dont certaines étaient mises en scène dans des vidéos insoutenables, devenues une arme de propagande.

Il avait persécuté les minorités dont les Yazidis en Irak, l’ONU l’accusant de " génocide " à leur égard.

Exercice militaire conjoint entre les forces américaines et leurs alliés kurdes en Syrie (AFP)

 

Dans un tweet, Hassan Hassan, spécialiste des mouvements jihadistes, a estimé que le chef de l’EI " pourrait avoir été tué accidentellement lors d’un raid ou de combats sans que ceux qui l’ont tué (les Américains, les Irakiens ou les Kurdes) sachent qu’ils l’ont éliminé ".

Un deuxième scénario serait que l’information soit fausse, selon M. Hassan, rédacteur en chef du New Lines Magazine aux États-Unis.

Le premier chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi al-Qourachi, avait été tué lors d’un raid américain en 2019 en Syrie et son successeur, Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, a été éliminé en février dernier dans une opération des forces spéciales américaines dans le nord-ouest du pays.

Les États-Unis ont continué par la suite à cibler les chefs de deuxième plan de l’organisation. En juillet, ils avaient annoncé avoir tué le chef du groupe EI pour la Syrie lors d’une frappe de drone dans le nord-ouest du pays.

Avec AFP