Le Hamas a déclaré qu’il " étudiait " une nouvelle proposition de trêve temporaire, soumise lors des pourparlers avec les médiateurs américains, qataris et égyptiens, tandis que les bombardements israéliens se poursuivent dans l’enclave.

Le Hamas étudie mardi une proposition de trêve dans la guerre contre Israël, accompagnée de la libération d’otages retenus dans la bande de Gaza, où des Palestiniens de retour dans la grande ville du sud sont accablés par l’ampleur des destructions après le retrait israélien.

Six mois après le début de la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas, les opérations militaires israéliennes se poursuivent contre la bande de Gaza dévastée et au bord de la famine, selon l’ONU.

À l’occasion d’une énième session de négociations au Caire, les pays médiateurs – Qatar, Égypte, États-Unis – ont mis sur la table une nouvelle proposition en trois étapes, dont la première prévoit une trêve de six semaines, a indiqué lundi soir une source du Hamas.

Exprimant son désir de parvenir à un accord, le mouvement a déclaré dans un communiqué qu’Israël "n’avait répondu à aucune" de ses demandes.

"Malgré cela, la direction du mouvement étudie la proposition (…) et informera les médiateurs de sa réponse", a ajouté le Hamas, à la veille de la fête du Fitr, marquant la fin du mois du ramadan sacré pour les musulmans.

Échange de prisonniers et d’otages

Outre un cessez-le-feu de six semaines, la proposition prévoit, dans un premier temps, la libération de 42 otages en échange de 800 à 900 Palestiniens incarcérés par Israël, l’entrée de 400 à 500 camions d’aide alimentaire par jour et le retour chez eux des habitants du nord de la bande de Gaza, selon la source au sein du Hamas.

Le Hamas exige un cessez-le-feu définitif, le retrait israélien de l’ensemble de Gaza et une augmentation importante des aides, dont l’acheminement par voie terrestre est strictement contrôlé par Israël qui assiège le territoire depuis le 9 octobre.

Sans souscrire à un cessez-le-feu définitif et un retrait de l’ensemble de la bande de Gaza, Israël a annoncé dimanche le retrait de ses troupes de Khan Younès, la plus grande ville du sud du petit territoire transformée en champ de ruines par les bombardements israéliens et des combats acharnés.

Il a aussi fait état de l’entrée lundi de 419 camions d’aides dans la bande de Gaza, affirmant qu’il s’agissait du nombre le plus élevé depuis le début du conflit.

Le porte-parole des Affaires étrangères, Majed al-Ansari, a dit à la BBC être plus "optimiste" qu’il y a quelques jours, mais, selon lui, les négociations sont loin d’être dans leur dernière "ligne droite".

Mardi, l’armée a annoncé dans un communiqué avoir détruit "des infrastructures terroristes" dans plusieurs secteurs de Gaza et qu’un "avion a éliminé un terroriste à Khan Younès qui avait participé au massacre". Elle a fait état de combats dans le centre du territoire et de "l’élimination de plusieurs terroristes".

La Turquie, dont le président, Recep Tayyip Erdogan, est un fervent partisan de la cause palestinienne, a restreint ses exportations vers Israël. Ce dernier a dénoncé une "violation des accords commerciaux".

Belal Alsabbagh, Gaël Branchereau, avec AFP