Ottawa, New-York, Wellington, et bientôt Paris et Bruxelles. Les " convois de la liberté " paralysent la capitale canadienne depuis 13 jours. En Europe, la France se prépare à une mobilisation d’ampleur.

Au 13ᵉ jour de la mobilisation populaire d’envergure contre les mesures sanitaires imposées par le gouvernement canadien, la capitale canadienne est toujours assiégée par quelque 500 camions qui paralysent la vie sociale et économique du pays. La police d’Ottawa parle d’une " manifestation sans précédent " et a lancé un appel à l’aide.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a estimé mercredi que les " blocages " étaient " inacceptables " et avaient " un impact négatif sur l’économie canadienne ". " Nous devons tout faire pour y mettre un terme ", a martelé M. Trudeau.

Sur les ondes de France info, le spécialiste de l’Amérique du Nord, Serge Jaumain, explique que " derrière le slogan de la liberté vaccinale, on a vu réapparaitre des organisations d’extrême droite, ce n’est pas par hasard si Donald Trump a salué les camionneurs d’Ottawa. Des drapeaux américains ont été aperçus parmi eux ".

Ce mouvement hétéroclite est pour le moment difficile à contrecarrer. " Il y a beaucoup de groupes qui composent le mouvement, des antivax, des ultra-religieux, des groupes d’extrême droite, avec des profils très différents ", explique Serge Jaumain à France info.

Environ 90% des camionneurs sont vaccinés au Canada, mais certains se sont révoltés contre les mesures sanitaires en vigueur. Une défiance frontale contre la politique du Premier ministre canadien Justin Trudeau, qui refuse pour l’instant de dialoguer avec ces manifestants.

La population a exprimé son  " ras-le-bol " au treizième jour de blocage. Même si certains comprennent le mouvement, ils estiment que cela a " assez duré ". Sur les réseaux sociaux, certains demandent qu’on leur rende " Ottawa l’ennuyeuse " (" Make Ottawa boring again ").

Un mouvement semblable en France

Si le mouvement canadien s’imprègne des thématiques chères au milieu Qanon, très présent chez les partisans de Trump notamment, en France, les " convois de la liberté " sont soutenus et formés d’anciens Gilets jaunes. Ce mouvement a pour noyau dur un ensemble de personnes réunies contre les mesures sanitaires. Mais certains messages sur Telegram appellent également à la violence. L’un des organisateurs du mouvement a taclé Florian Philippot (ex-Rassemblement national) qui organise chaque samedi une manifestation contre la vaccination, et qui semble vouloir récupérer ce mouvement. À l’opposé du spectre politique, La France Insoumise (extrême gauche) a soutenu les " convois de la liberté " qui devraient arriver à Paris ce samedi.

Leur objectif : rouler sur Paris ce week-end et toucher l’ensemble des grandes villes françaises, puis bloquer Bruxelles le lundi, capitale européenne. Le mouvement semble bien organisé, avec des départs en covoiturage de voitures et camions. L’ensemble des autres convois européens se retrouveront à Bruxelles le 14 février prochain.

En Nouvelle-Zélande aussi, des centaines de camions campent devant le Parlement de Wellington depuis ce mercredi 9 février. Ceux-ci protestent contre les mesures sanitaires et la vaccination obligatoire. Le drapeau canadien a été aperçu dans ces manifestations néo-zélandaises.

Au Canada, l’impasse reste totale sur le terrain. Interrogé par des journalistes le Premier ministre Justin Trudeau s’en tenait toujours au même discours : " Je comprends à quel point les gens sont fatigués, frustrés, mais c’est en suivant la science, en se faisant vacciner que l’on va traverser la crise ".

Baptisé au départ " convoi de la liberté ", ce mouvement canadien visait à l’origine à protester contre la décision d’obliger les camionneurs à être vaccinés pour franchir la frontière avec les États-Unis. Mais il s’est rapidement transformé en mouvement contre les mesures sanitaires dans leur ensemble et contre le gouvernement.

Depuis, il a fait tache d’huile à l’étranger : les manifestants anti-mesures sanitaires canadiens sont devenus les nouveaux héros des conservateurs et des opposants aux restrictions qui appellent à amplifier la mobilisation partout dans le monde.

(Avec AFP)

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