Rappel des dates-clés depuis le lancement en 2013 au Mali, à l’initiative de la France, de l’opération Serval, relayée en 2014 par l’opération Barkhane, jusqu’à l’annonce jeudi d’une " transformation profonde " de la présence militaire française au Sahel.

Au total, 50 soldats français ont trouvé la mort dans le cadre de ces deux opérations, les plus importantes missions extérieures des troupes françaises avec actuellement 5.100 soldats impliqués dans Barkhane.

2013: Serval

Fin mars 2012, des rebelles indépendantistes, vite évincés par leurs alliés islamistes associés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dont Ansar Dine dirigé par le chef touareg Iyad Ag Ghaly, prennent le contrôle des trois régions du Nord du Mai: Kidal, Gao puis Tombouctou.

Le 11 janvier 2013, la France lance l’opération Serval au Mali pour enrayer la progression des jihadistes.

Fin janvier, les soldats français reprennent Gao, entrent sans combat dans Tombouctou et s’emparent de l’aéroport de Kidal. Peu après, le président François Hollande est accueilli en libérateur.

Le 1er juillet, la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) prend le relais d’une force panafricaine.

2014: Barkhane remplace Serval

En mai 2014, cuisante défaite pour l’armée malienne à Kidal: des groupes rebelles touareg et arabes reprennent le contrôle de la ville.

Le 1er août, Serval est remplacée par Barkhane, une opération à vocation régionale forte de 3.000 soldats français au Sahel. Ils sont aujourd’hui 5.100.

En mai-juin 2015, l’accord de paix dit d’Alger est signé entre gouvernement et ex-rébellion touareg. Jamais appliqué, il reste la référence pour une sortie de crise.

Les violences se propagent vers le sud, puis le Burkina Faso et le Niger voisins.

Attentats en série

A partir de 2015 se multiplient les attaques contre les forces sahéliennes ou étrangères, ainsi que des lieux fréquentés par des étrangers.

Le 20 novembre, un attentat contre l’hôtel Radisson Blu fait 20 morts, dont 14 étrangers.

En mars 2017, les jihadistes liés à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dont les groupes de l’Algérien Mohktar Belmokhtar et du prédicateur radical peul Amadou Koufa, se fédèrent en un " Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans " (GSIM), dirigé par Iyad Ag Ghaly.

– 2019: collision mortelle –

En novembre 2019, la collision accidentelle de deux hélicoptères militaires français au Mali fait 13 morts parmi les soldats, le plus lourd bilan humain pour l’armée française depuis le début de Serval en 2013.

La région est aux prises avec le groupe Etat islamique au grand Sahara (EIGS), auteur d’une série d’attaques d’ampleur fin 2019 contre des bases militaires au Mali et au Niger.

Il est désigné ennemi numéro un lors du sommet de Pau (Sud-Ouest de la France) de janvier 2020 entre Paris et ses partenaires du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad).

2020: des chefs tombent

Le 4 juin 2020, le chef d’Aqmi, l’Algérien Abdelmalek Droukdel, est tué par Barkhane au Mali. Un succès symbolique majeur. En novembre, c’est au tour de Bah Ag Moussa, " chef militaire " du GSIM, d’être abattu par la France.

Mais les jihadistes ne lâchent pas leur emprise. L’EIGS tue six humanitaires français en août 2020 au Niger. Al-Qaïda poursuit ses attaques.

2021: réduction des effectifs repoussée

En février 2021, lors d’un sommet à N’Djamena avec le G5 Sahel, Emmanuel Macron repousse la décision attendue d’entamer un retrait et annonce qu’il ne compte pas réduire " dans l’immédiat " les effectifs de Barkhane.

Le 30 mars 2021, une enquête de l’ONU conclut qu’une frappe aérienne de Barkhane en janvier près de Bounti (centre du Mali) a tué 19 civils réunis pour célébrer un mariage, et pas seulement des jihadistes. Le ministère français des Armées réfute avec force ces conclusions.

Juin 2021: opérations conjointes suspendues et fin de Barkhane

Le 3 juin, à la suite d’un second coup d’Etat militaire en neuf mois au Mali, Paris suspend ses opérations militaires conjointes avec Bamako.

Le 10 juin, Emmanuel Macron annonce " la fin de l’opération Barkhane en tant qu’opération extérieure " avec la fermeture de bases de l’armée française et la priorité donnée à la lutte contre les jihadistes par les forces spéciales.

Le président français conditionne la reprise d’une coopération militaire avec le Mali à des engagements " clairs " de non-dialogue avec les jihadistes.

AFP

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !