Le symbole des partisans de l’invasion russe en Ukraine est désormais partout : véhicules militaires, pancartes publicitaires, drapeaux, t-shirts. Plusieurs explications permettent de retracer l’émergence du "Z".

L’invasion russe en Ukraine était-elle planifiée de longue date ? Les autorités ont en tout cas mis en place une campagne de propagande relayée tous azimuts pour accompagner son offensive militaire, via le symbole "Z", visible sur les convois militaires et brandi par nombre de partisans du régime de Vladimir Poutine, en Russie et à travers le monde.

Si certains interprètent le symbole "Z" comme allusion à "Za pobedy" (Vers la victoire) et d’autres à "Zapad" (l’Ouest), le "Z" accompagne cette transformation idéologique et identitaire souhaitée par la Russie, et fait bel et bien parti d’une campagne de propagande pro-guerre. Côté ukrainien, l’armée a publié son " décodeur " de symboles. Z – Forces de l’est, |Z| – Forces de Crimée et O – Forces du Bélarus. Certains experts expliquent quant à eux que ce "Z" permet aux russes de les différencier des équipements militaires ukrainiens similaires.

De nombreuses photos et vidéos ont été relayées massivement sur la Toile : des autocollants "Z" sur des voitures en Russie et dans les pays voisins ; un "Z" formé de badges et passeports de soldats ukrainiens tués par les forces russes ; mais également des enfants cancéreux et leurs parents formant un "Z" vu du ciel, dans un hôpital pour enfants, dans la ville de Kazan (Tatarstan). Au Kazakhstan et à Belgrade en Serbie, le "Z" est plébiscité par les partisans de l’invasion russe, comme en témoigne la vidéo ci-dessous.

En Syrie, le régime de Bachar Al-Assad, porté à bout de bras par la Russie, a lui aussi orchestré une mise en scène avec le symbole Z en signe d’allégeance au régime de Vladimir Poutine.

L’opposant russe en exil Mikhaïl Khodorkovski a relayé une vidéo mettant en exergue les similitudes avec la propagande fasciste du régime nazi. Plusieurs internautes ont fait le rapprochement entre ce symbole et la croix gammée utilisée par le régime d’Adolf Hitler, percevant dans le "Z" une nouvelle swastika symbolisant ce qui serait une dérive fasciste affirmée du régime Poutine.

Le "Z" s’est également invité dans le monde sportif. Le gymnaste russe Ivan Kuliak a décoré son torse d’un "Z" blanc, en soutien à l’invasion militaire russe, lors de la Coupe du monde de gymnastique à Doha, le 5 mars dernier.

La messagerie cryptée russe Telegram est quant à elle utilisée par les forces russes pour repérer et coordonner les mouvements des troupes ukrainiennes. Des listes reprennent le symbole "Z" comme nom de code dans des échanges, rapporte un cyber-analyste s’exprimant sur Twitter.

Enfin, l’ex-espionne russe Maria Butina arrêtée par le FBI en 2018 et reconnue "agent de l’étranger" arbore le symbole "Z" sur sa veste, comme en témoigne la vidéo ci-dessous. Elle siège désormais à la Douma, à Moscou.