Alors que l’Occident avait qualifié le président russe Vladimir Poutine de " dictateur ", ou le présente en Docteur Folamour moscovite face à ses déclarations politiques sur la force de disuasion, le renseignement américain l’a décrit mardi comme un homme de plus en plus isolé, " frustré " et en " colère " vis-à-vis de la guerre en Ukraine, lors d’une audition au Congrès américain. " Je pense que Poutine est en colère et frustré en ce moment. Il est probable qu’il va redoubler d’efforts et essayer d’écraser l’armée ukrainienne sans se soucier des pertes civiles ", a affirmé le directeur de la CIA, William Burns.

" Manque de déférence " occidentale
" Nous estimons que Poutine souffre du manque de déférence de l’Occident à son égard ", a aussi insisté la patronne des services américains de renseignement Avril Haines lors de la même audition. " Il a l’impression que c’est une guerre qu’il ne peut pas se permettre de perdre ", a-t-elle décrit. " Mais ce qu’il pourrait être prêt à accepter comme une victoire pourrait changer avec le temps. " Envahir l’Ukraine résultait pour le président russe d’une " conviction personnelle profonde " a par ailleurs assuré le directeur de la CIA, le président russe ayant selon lui couvé " durant de nombreuses années un mélange explosif de griefs et d’ambition ".Le directeur de la CIA a aussi évoqué le " système " mis en place par le président russe dans lequel son propre cercle de conseillers " est de plus en plus étroit ", une tendance accélérée par la pandémie de Covid-19. " C’est un système dans lequel il n’est généralement pas bon pour la carrière des gens de remettre en question ou de contester son jugement ", a-t-il détaillé.

Pékin " troublé " par Moscou

Le président chinois Xi Jinping est " troublé " par les " difficultés " que la Russie rencontre dans son invasion de l’Ukraine, a affirmé mardi le directeur de la CIA William Burns. " Je pense que le président Xi et les dirigeants chinois sont un peu troublés par ce qu’ils voient en Ukraine ", a affirmé le responsable devant une commission du Congrès américain. " Ils n’ont pas anticipé les difficultés importantes que les Russes allaient rencontrer ", a-t-il expliqué. La Chine, qui garde de bonnes relations avec Moscou, s’est jusqu’à présent refusée à parler d’invasion de l’Ukraine et s’est contentée de " regretter " le conflit dans ce pays, tout en disant " comprendre " les préoccupations russes en matière de sécurité.

Lors de son audition devant le Congrès américain, le patron de la CIA a aussi estimé que la Chine était " inquiète " de l’impact que sa proximité avec le régime de Poutine pourrait avoir sur sa " réputation ", surveillant aussi de près d’éventuelles répercussions sur l’économie chinoise.  Xi Jinping a répété mardi lors d’un appel avec les dirigeants français et allemand l’opposition de principe de son pays à des sanctions internationales, jugeant que les mesures prises contre Moscou " causeront du tort à toutes les parties ", selon des propos rapportés par la télévision chinoise. Devant le Congrès américain, le directeur de la CIA a par ailleurs jugé que la Chine était " un peu contrariée " par la façon dont " Vladimir Poutine a grandement rapproché " Européens et Américains. " Ils valorisaient ce qu’ils croyaient être leur capacité à creuser des écarts entre les Européens et nous, et donc je pense que c’est contrariant pour eux ", a-t-il assuré.Avec AFP

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