" Arrête-nous! ": le pape François a lancé mercredi une vibrante prière pour la paix, demandant " pardon " pour la mort et la violence en Ukraine tout en évoquant Caïn et Abel. " Seigneur Jésus, né sous les bombes de Kiev ", " mort dans les bras de la mère dans un bunker à Kharkiv ", " envoyé au front à 20 ans, aie pitié de nous! ", a lancé le souverain pontife, visiblement ému, en lisant la prière d’un évêque italien pour l’Ukraine à la fin de l’audience générale hebdomadaire au Vatican. François a demandé pardon au nom des humains qui " continuent à boire le sang des morts déchirés par les armes " et dont les mains " créées pour protéger se sont transformées en instruments de mort. "
Dimanche, le Saint-Père, qui a multiplié les appels à la paix depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février, avait appelé à " arrêter le massacre " dans le pays.
Entretien avec le patriarche russe Kirill
Depuis le début de l’offensive de Moscou le 24 février, les chefs des deux Eglises ont eu des attitudes foncièrement différentes. Le pape François a multiplié les appels à la paix. Mercredi encore, lors d’une prière publique, il a demandé à Dieu pardon au nom des humains qui " continuent à boire le sang des morts déchirés par les armes ".
Allié du président russe Vladimir Poutine, le patriarche Kirill a, lui, justifié au contraire l’opération militaire lors d’un sermon le 27 février, y voyant un affrontement contre les " forces du mal " qui " combattent l’unité " historique entre la Russie et l’Ukraine. Le 13 mars, il a également offert une icône au chef de la Garde Nationale russe (Rosgvardia), en espérant que cette image pieuse " inspire les jeunes combattants " de cette force militaire activement engagée en Ukraine. Cette attitude a valu à Kirill des protestations d’une partie de son clergé en Ukraine. Le pays est divisé principalement entre deux Eglises orthodoxes, l’une indépendante et l’autre rattachée au Patriarcat de Moscou.
AFP