L’oligarque russe Roman Abramovitch, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev pour faire cesser la guerre en Ukraine, ainsi qu’au moins deux hauts responsables de l’équipe de négociateurs ukrainiens, ont souffert de symptômes qui font penser à un possible empoisonnement, a indiqué lundi à l’AFP une source proche du dossier, confirmant des informations du Wall Street Journal.
Partisans d’une ligne dure?
Soutien de Kiev
" Il y a beaucoup de spéculation sur les informations dans les médias aujourd’hui. Nous recommandons de ne suivre que les informations officielles ", a affirmé de son côté le conseiller présidentiel ukrainien Mykhailo Podolyak, affirmant que les négociations avaient lieu " comme d’habitude ". Selon le site d’investigation Bellingcat, " les trois hommes n’avaient consommé que du chocolat et de l’eau dans les heures qui ont précédé l’apparition des symptômes ". Bellingcat a indiqué sur Twitter que " les experts ont rapporté que le dosage et le type de poison utilisé était probablement insuffisants pour mettre en danger des vies, et a été utilisé probablement pour faire peur aux victimes ".
Roman Abramovitch, considéré comme proche du président russe Vladimir Poutine et déjà visé par des sanctions de l’Union européenne et du Royaume-Uni dans la foulée de l’invasion russe de l’Ukraine, a commencé à faire la navette entre Moscou et l’Ukraine dans le cadre d’une médiation pour mettre fin au conflit. Le Wall Street Journal avait révélé dès la semaine dernière que le président ukrainien avait demandé à son homologue américain Joe Biden de ne pas sanctionner M. Abramovitch, arguant qu’il pourrait jouer un rôle dans les négociations de paix entre l’Ukraine et la Russie. Et de fait, le milliardaire ne figure pas à ce stade sur la liste des oligarques sanctionnés par Washington, pourtant rallongée à plusieurs reprises et encore jeudi dernier.
Ces dernières années les empoisonnements sont perçus comme une arme récurrente de Moscou, dont les exemples les plus récents et les plus médiatisés furent ceux de Serguei Skripal, un agent double, en Angleterre, et celui de l’opposant à Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, en août 2020.
Avec AFP