Israël en est à sa troisième attaque en une semaine ayant causé la mort de 11 personnes au total. Ce mardi, au moins cinq personnes ont été tuées dans des attaques armées près de la métropole israélienne de Tel-Aviv, alors que le pays est confronté à une vague de violences qui inquiète les autorités à l’approche des grands rassemblements en marge des fêtes de ramadan. Un coup dur pour le système de défense de l’État hébreu, alors que l’attaque de dimanche a été revendiquée lundi par l’organisation État Islamique (Daesh).

Des secouristes et des habitants rassemblés sur les lieux de l’attentat.
En soirée, des résidents de Bnei Brak, ville ultra-orthodoxe en banlieue de Tel-Aviv, puis de la localité voisine de Ramat Gan, ont fait état d’un homme circulant en voiture et ouvrant le feu sur des passants.  La police a affirmé avoir abattu l’assaillant sans en révéler l’identité. Mais des médias locaux l’ont identifié comme Dia Hamarshah, un Palestinien ayant passé quatre ans dans les prisons israéliennes et originaire de Yaabad en Cisjordanie occupée. A Yaabad, des témoins ont indiqué à l’AFP que des hommes distribuaient en soirée des friandises en guise de " célébration " après les attaques.Mais le président palestinien Mahmoud Abbas a lui condamné ces violences. " Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu’aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d’atteindre la stabilité ", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a réuni en soirée de hauts responsables sécuritaires après ces attaques, qui ont fait au moins cinq morts, dont un officier de 32 ans, Amir Khoury, un Arabe israélien ayant participé à l’opération pour abattre l’assaillant et qualifié de " héros " par la police. " Les forces de sécurité sont à l’œuvre. Nous allons combattre le terrorisme d’une main de fer (…) Israël est confronté à une vague de terrorisme arabe meurtrière ", a dit M. Bennett. Les deux précédentes attaques, le 22 mars et dimanche ont été perpétrées par des Arabes israéliens liés à la mouvance jihadiste.

Tandis qu’en Cisjordanie, des Palestiniens célèbrent l’attaque.
Dans la foulée, la police israélienne a dit se placer en mode " contre-terrorisme " et l’armée a déployé des renforts en Cisjordanie occupée, théâtre récurrent de heurts. Réagissant aux attaques de mardi soir qui n’ont pas été revendiquées, le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza et rival du Fatah laïc de Mahmoud Abbas, a affirmé dans un communiqué que " cette opération est une réponse naturelle aux crimes de l’occupation contre les droits de notre peuple et de notre terre et de nos lieux saints ". 
Dimanche à Hadera, dans le nord d’Israël, deux policiers, dont une Franco-Israélienne, ont été tués dans une fusillade revendiquée par l’organisation jihadiste État islamique (EI). Elle a été saluée par le Hamas, le Jihad islamique, second mouvement islamiste armé palestinien, et le Hezbollah libanais.
Le Hamas a jugé alors que l’attaque avait été " menée en réponse au sommet de normalisation sur notre terre ", en référence à une rencontre inédite organisée dimanche et lundi sur le sol israélien entre des chefs de la diplomatie américaine, israélienne et de quatre pays arabes.La police israélienne a identifié les assaillants qui ont été abattus comme des agents arabes israéliens de l’EI venant d’Umm al-Fahm, ville arabe du nord d’Israël où les autorités ont mené des arrestations dans la foulée.
Le 22 mars, à Beersheva (sud), quatre Israéliens -deux hommes et deux femmes- ont été tués dans une attaque au couteau et à la voiture-bélier perpétrée par un enseignant condamné en 2016 à quatre ans de prison pour avoir planifié de se rendre en Syrie afin de combattre au sein de l’EI.En 2021, des heurts entre forces israéliennes et manifestants palestiniens pendant le ramadan à Jérusalem, notamment sur l’esplanade des Mosquées, lieu saint musulman sous administration de la Jordanie, avaient mené à une guerre meurtrière de 11 jours entre le Hamas, au pouvoir à Gaza, et l’armée israélienne.

Cherchant à apaiser la situation pendant le ramadan, le ministre israélien de la Défense Benny Gantz s’est entretenu mardi avec le roi jordanien Abdallah II à Amman, avant une visite similaire mercredi du président israélien Isaac Herzog. Devant M. Gantz, le roi a appelé " à lever tout obstacle à la prière des musulmans sur l’esplanade des Mosquées (à Jérusalem-Est) et à empêcher les provocations qui pourraient entraîner une escalade ".

Avec AFP

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