A Kiev, le gouvernement a refusé de confirmer, mais n’a pas démenti. Un conseiller de la présidence s’est borné à affirmer que l’armée ukrainienne se battait en territoire ukrainien, et a suggéré un sabotage. " Peut-être que quelqu’un a fumé là où il ne devait pas… Peut-être quelque chose d’autre, peut-être des militaires russes qui sabotent l’exécution des ordres avec les moyens accessibles ", a dit ce conseiller, Oleksiy Arestovytch, dans une vidéo sur Twitter.
Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, avait auparavant déclaré qu’il ne pouvait " ni confirmer ni démentir que l’Ukraine était impliquée ".
La partie russe a annoncé néanmoins la reprise des pourparlers par visioconférence. " Nos positions sur la Crimée et le Donbass n’ont pas changé ", a annoncé le négociateur russe Vladimir Medinski sur Telegram.
Roberta Metsola, la présidente maltaise du Parlement européen, s’est rendue à Kiev et a assuré le Parlement ukrainien, réuni en session extraordinaire, du soutien des institutions européennes. Mme Metsola, élue présidente du Parlement européen le 18 janvier dernier, est la première dirigeante d’une institution européenne à se rendre dans la capitale ukrainienne depuis le début de l’invasion russe. " Nous vous aiderons à reconstruire vos villes (…) lorsque cette guerre illégale, non provoquée et inutile, sera finie ", a-t-elle assuré dans une déclaration.
Dans le même temps, le Théâtre Bolchoï à Moscou a annoncé qu’un ballet " héroïque " serait présenté samedi en soutien de l’opération militaire russe en Ukraine, tous les revenus du spectacle devant être remis aux familles des soldats russes tués dans cette offensive lancée fin février.
L’évacuation de Marioupol encore reportée
En revanche, l’importante opération d’évacuation qui devait être organisée notamment par la Croix-Rouge a été une nouvelle fois avortée. Le CICR a annoncé vendredi soir qu’il avait été " impossible " dans l’immédiat de tenter d’évacuer des milliers de civils bloqués dans des conditions humanitaires dramatiques dans la ville dévastée, ajoutant qu’une nouvelle tentative aurait lieu samedi. Cette opération avait été prévue vendredi avec l’accord apparent de Moscou.
La municipalité accuse en outre Moscou d’avoir évacué " contre leur gré " plus de 20.000 habitants vers la Russie.
Le président français Emmanuel Macron s’est entretenu avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky et a répété " sa détermination à œuvrer à un cessez-le-feu permettant les évacuations " à Marioupol et " permettre l’entrée dans la ville de l’aide humanitaire ".
Tchernobyl fonctionne " normalement "
Au nord du pays, la centrale nucléaire de Tchernobyl, libérée jeudi après avoir été occupée quatre semaines durant par les forces russes, n’a pas subi de dommages, mais des soldats se sont exposés aux radiations notamment en creusant des tranchées en zone contaminée, ont indiqué les autorités ukrainiennes vendredi. " Tous les systèmes de contrôle et de monitoring des radiations fonctionnent ", a déclaré le directeur de la centrale Valery Seïda.
Mais des soldats russes semblent y avoir creusé des tranchées dans la " forêt rousse ", la zone la plus contaminée. " Il est donc tout à fait possible qu’ils aient subi des contaminations aux radiations considérables ", selon l’agence ukrainienne de l’énergie atomique Energoatom. " Le gouvernement russe (…) devra répondre aux mères, aux sœurs et aux femmes de ses soldats, leur expliquer pourquoi il les a forcés à s’exposer à ces risques ", a lancé Dmytro Kouleba.
Interrogé sur le sujet, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi a dit " ne pas être en mesure de confirmer " ces informations.
La Russie est " acculée " sur le plan économique
HRW dénonce de possibles " crimes de guerre " envers des prisonniers russes
Un conseiller de la présidence ukrainienne, Oleksiï Arestovitch avait reconnu sur Telegram que les abus sur les prisonniers constituent un " crime de guerre " et que de tels actes doivent être " punis ". " Nous traiterons les prisonniers conformément à la Convention de Genève, quelles que soient vos motivations émotionnelles personnelles ", a-t-il indiqué en s’adressant aux militaires.
Les soldats russes ont également été accusés d’exactions depuis le début de l’invasion de Ukraine lancée le 24 février. A Mala Rogan, des habitants les ont accusés d’avoir violé des femmes retenues plusieurs jours prisonnières à l’étage d’une école.
Reprise de la conscription militaire en Russie
Le 9 mars, le ministère de la Défense a reconnu que des conscrits combattaient en Ukraine et que certains avaient été faits prisonniers. Mais l’armée russe a assuré que ceux-ci avaient été envoyés sur le front par erreur et depuis rapatriés.
Avec AFP