Une autre épine dans le pied de Poutine, la livraison d’armes offensives, une première depuis le début de l’invasion, à l’armée ukrainienne. Les Occidentaux ont, en effet, entamé la livraison, dès mardi, d’armes lourdes adaptées au terrain de l’est ukrainien afin de permettre à l’armée de Kiev de résister face aux troupes russes.
Le ministère russe de la Défense a répliqué mercredi en annonçant avoir détruit un centre de stockage d’armes occidentales avec un missile de croisière " Kalibr " lancé depuis un bâtiment de la marine en mer Noire.
" Chantage " au gaz
Ce qui devait arriver, arriva: le groupe russe Gazprom a annoncé mercredi avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz à la Bulgarie et à la Pologne, assurant que ces deux pays n’avaient pas payé en roubles, comme l’exige depuis mars Vladimir Poutine.
Guterres à Kiev
Après avoir rencontré la veille le président Vladimir Poutine dans la capitale russe, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres est arrivé en Ukraine, sa première visite dans ce pays depuis le début de l’invasion russe le 24 février. Il se rendra jeudi dans la banlieue de Kiev, à Boutcha, Irpin et Borodianka, théâtres d’exactions imputées à l’armée russe par les Ukrainiens.
Armes interposées
" Des semaines difficiles " à venir
Les troupes russes bombardent ponts et voies ferrées pour ralentir les livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine, avait expliqué mardi un conseiller du ministre ukrainien de l’Intérieur, après la destruction d’un pont stratégique reliant ce pays à la Roumanie. Les forces russes, qui intensifient depuis deux semaines leur offensive sur le Donbass, ont annoncé mercredi avoir effectué des frappes aériennes sur 59 cibles ukrainiennes.
Parallèlement, l’armée ukrainienne a, fait rare de sa part, reconnu des avancées russes dans l’est, dans la région de Kharkiv et dans le Donbass, un bassin minier en partie contrôlé par des séparatistes prorusses depuis 2014. Kiev a admis que les Russes avaient pris des localités s’égrenant du nord au sud, laissant penser que Moscou veut prendre en étau une large poche encore aux mains des Ukrainiens.
" Sauvez la garnison de Marioupol "
À la pointe sud du Donbass, dans la ville portuaire stratégique de Marioupol, assiégée et dévastée, " l’ennemi bombarde massivement et bloque nos unités près de l’usine d’Azovstal ", a dit dans son rapport quotidien le ministère ukrainien de la Défense.
Le commandant de la 36e Brigade des Marines de Marioupol, Sergueï Volyna, a lancé un nouvel appel à l’aide, soulignant avoir avec lui 600 soldats blessés et des centaines de civils.
" Mon message aujourd’hui est : sauvez la garnison de Marioupol, menez pour nous une opération d’exfiltration. Les gens vont simplement mourir ici (…) les civils meurent avec nous (…) la ville est quasiment effacée de la surface de la Terre ", a-t-il imploré dans un message relayé sur Telegram.
Guerre en Moldavie ?
Ces événements surviennent à un moment où de nombreuses chancelleries s’inquiètent du risque d’extension du conflit, après une série d’explosions, attribuées par Kiev à Moscou, dans la région séparatiste prorusse de Transdniestrie, en Moldavie. " Nous condamnons fermement de telles actions. Les autorités moldaves veilleront à empêcher la république d’être entraînée dans un conflit ", avait déclaré mardi la présidente moldave Maïa Sandu, exhortant la population au calme.
Les autorités de la région séparatiste ont annoncé mercredi qu’un village frontalier de l’Ukraine hébergeant un important dépôt de munitions de l’armée russe avait été la cible de tirs. La " république " autoproclamée de Transdniestrie a fait sécession de la Moldavie en 1992, après une courte guerre contre Chisinau. Depuis, environ 1.500 soldats russes sont stationnés sur place.
Nouveau soutien européen
Pour venir en aide à l’Ukraine, la Commission européenne a proposé mercredi de suspendre pendant un an tous les droits de douane sur les produits importés de ce pays dans l’UE. La proposition doit encore être approuvée par le Parlement européen et les 27 Etats membres.
" Cela nous permettra de soutenir l’activité économique au maximum en Ukraine et de préserver notre production nationale ", s’est félicité dans la soirée le président Volodymyr Zelensky. Le Royaume-Uni avait annoncé lundi avoir pris une telle mesure.
Un air de Guerre froide
Avec AFP