Une jeune fille ukrainienne grimpe sur une statue d’Aristote lors d’un concert de bienfaisance en solidarité avec l’Ukraine, organisé par l’Union des musiciens du nord de la Grèce, en collaboration avec l’Union panhellénique des musiciens, sur la place Aristote à Thessalonique. (AFP)

 

60 civils tués par une frappe russe sur une école à Bilogorivka

Soixante personnes ont péri dans le bombardement russe d’une école dans l’est de l’Ukraine, a déclaré dimanche soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky à un sommet du G7, qui a affiché son unité et son soutien au pays envahi par la Russie fin février.

Alors que la Russie prépare les célébrations, lundi, de la victoire sur l’Allemagne nazie en 1945, que le président russe Vladimir Poutine compare souvent au conflit meurtrier en cours en Ukraine, ce dernier se poursuit sans perspective prochaine d’accalmie.

 

Dans l’Est, " pas plus tard qu’hier, dans le village de Bilogorivka, dans la région de Lougansk, une bombe russe a tué 60 civils ", a affirmé M. Zelensky lors d’une intervention en visioconférence à un sommet du G7. " Ils trouvaient refuge dans le bâtiment d’une école ordinaire qui a été visée par une frappe aérienne russe ".

Le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a fourni le même bilan à la télévision en langue russe Current Time TV. Dimanche matin, il avait expliqué qu' "il y avait au total 90 personnes " sur place au moment de la frappe. " 27 ont été sauvées ", avait-il ajouté, précisant que la température avait été très élevée après l’explosion qui a " complètement soufflé " l’école.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit " horrifié " par le bombardement, selon son porte-parole.

Jill Biden, Justin Trudeau et la présidente du Bundestag en Ukraine

Le même jour, la Première dame des Etats-Unis Jill Biden a rencontré son homologue ukrainienne Olena Zelenska dans une école en Ukraine près de la frontière avec la Slovaquie, où elle se trouvait cette semaine. " Je voulais venir pour la fête des Mères. Je pensais qu’il était important de montrer (…) que le peuple des Etats-Unis soutient le peuple d’Ukraine ", a-t-elle lancé devant des journalistes.

Jill Biden a assisté à l’office religieux au camp de Kosice en compagnie du Premier ministre slovaque

 

Autres visites surprises, celle du Premier ministre canadien Justin Trudeau à Irpin, une localité de la banlieue de Kiev dévastée par les combats, et de la présidente du Bundestag, la chambre basse du parlement allemand, Bärbel Bas, également près de la capitale ukrainienne, à Boutcha, théâtre d’atrocités sur des civils.

" Vladimir Poutine est responsable de ces odieux crimes de guerre " et " il devra rendre des comptes ", a affirmé M. Trudeau.

Zelensky compare l’invasion russe à l’agression nazie

Le " mal est de retour " en Europe, " dans un uniforme différent, sous des slogans différents, mais avec le même objectif ", s’est exclamé dimanche le président ukrainien, comparant l’invasion de son pays par la Russie à l’agression des Etats européens par l’Allemagne nazie, dans un discours de commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe.

La vidéo de Zelensky retransmis sur un écran géant à Vienne, où a lieu dimanche une manifestation de soutien pour l’Ukraine

 

" Des décennies après (…), les ténèbres sont retombées sur l’Ukraine ", a-t-il dit dans un enregistrement vidéo où il est filmé devant des immeubles d’habitation détruits.

Le G7 prêt à se sevrer du pétrole russe

Les pays du G7 ont pris l’engagement de se sevrer du pétrole russe, mais sans donner de calendrier précis.

Cette décision " va porter un coup dur à la principale artère irriguant l’économie de (Vladimir) Poutine et le priver des revenus dont il a besoin pour financer sa guerre " contre l’Ukraine, affirme l’exécutif américain.

Alors que Vladimir Poutine s’apprête à célébrer lundi en grande pompe la victoire de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie, ses actions en Ukraine " couvrent la Russie et les sacrifices historiques de son peuple de honte ", s’indignent les pays du G7 dans leur communiqué commun.

Le président Macron lors de la visioconférence du G7

 

Les chefs d’Etat et de gouvernement ont réaffirmé au président ukrainien  leur " engagement à prendre de nouvelles mesures pour aider l’Ukraine à s’assurer un avenir libre et démocratique " ainsi qu’à " se défendre et repousser de futurs actes d’agression ".

Washington a de son côté annoncé dimanche dans un communiqué de la Maison Blanche une nouvelle salve de sanctions contre la Russie, autour de deux axes majeurs: les médias, et l’accès des entreprises et des grandes fortunes russes aux services de conseil et de comptabilité dont les Américains et les Britanniques sont les grands spécialistes mondiaux.

Dans son communiqué, le G7 dans son entier se dit également décidé à " interdire ou empêcher la fourniture de services clé " à la Russie de manière à renforcer son " isolation ".

De son côté, le président Zelensky a accusé son homologue russe d’avoir " oublié tout ce qui était important pour les vainqueurs " de 1945.

 

Poutine parade

Le président Poutine a assuré dimanche que " comme en 1945, la victoire sera à nous ", multipliant les comparaisons entre la Seconde Guerre mondiale et le conflit en Ukraine dans ses vœux du 8 mai.

La Russie n’a toutefois jusqu’à présent pu revendiquer le contrôle complet que d’une ville d’importance, Kherson.

Ses habitants pourront d’ailleurs obtenir des passeports russes dès cette année, a révélé Kirill Stremoussov, le " vice-président de l’administration militaro-civile (russe) de la région ".

Dans le port de commerce de Marioupol, " les travaux battent leur plein ", mais " il reste encore beaucoup à faire ", a de son côté dit Denis Pouchiline, le chef de la " République de Donetsk " autoproclamée par les séparatistes prorusses. " Nous prévoyons une reconstruction à grande échelle en très peu de temps ", a-t-il ajouté.

 

" Pas de capitulation " pour les militaires ukrainiens de Marioupol

A Marioupol, port du Sud-Est ukrainien quasi entièrement sous contrôle russe, les militaires ukrainiens qui résistent toujours dans l’immense aciérie Azovstal ont exclu de se rendre. " Capituler n’est pas une option, car notre vie n’intéresse pas la Russie. Nous laisser en vie ne lui importe pas ", a déclaré Ilya Samoïlenko, un officier du renseignement.

" L’ennemi ne cesse pas ses opérations offensives (…) afin d’établir un contrôle total sur les régions de Donetsk, de Lougansk et de Kherson et de maintenir le couloir terrestre entre ces territoires et la Crimée occupée " par la Russie depuis 2014, a averti quant à lui l’état-major de l’armée ukrainienne.

Selon une des civiles évacués vers Zaporijia, une infirmière militaire dont le mari, membre du régiment Azov, est toujours dans l’usine Azovstal, " de nombreux soldats sont dans un état grave. Ils sont blessés et n’ont pas de médicaments ". " La nourriture et l’eau manquent aussi ".

 

" Je me battrai jusqu’au bout ", lui a écrit son mari Mykhaïlo, dans un SMS que l’AFP a pu consulter. Ils se sont mariés deux jours avant le début des hostilités avec la Russie.

" Nos unités dans la zone de l’usine d’Azovstal continuent d’être bloquées ", a relevé dimanche l’état-major ukrainien, évoquant des " opérations d’assaut russes " avec " le soutien de l’artillerie et des tirs de chars ".

174 évacués de Marioupol

A Zaporijjia, 174 civils, certains avec de jeunes enfants, sont arrivés dimanche soir à bord de huit bus " depuis l’enfer de Marioupol ", a écrit sur Twitter la coordinatrice humanitaire des Nations unies pour l’Ukraine, Osnat Lubrani. Une quarantaine d’évacués provenaient de l’aciérie Azovstal.

Des travailleurs humanitaires ont escorté des personnes âgées, y compris une vieille dame en fauteuil roulant, vers un centre d’accueil.

 

Samedi déjà, M. Zelensky avait lancé: " Nous avons évacué les civils d’Azovstal ", citant le nombre de 300 personnes exfiltrées. " Nous préparons désormais la seconde phase (…) : les blessés et le personnel médical ".

Des centaines de personnes avaient trouvé refuge dans les galeries souterraines de l’aciérie d’Azovstal, qui abrite les derniers défenseurs de la cité.

Moscou avait annoncé mercredi un cessez-le feu unilatéral de trois jours à partir de jeudi matin pour permettre aux civils terrés dans ce vaste complexe de pouvoir partir. Mais les autorités ukrainiennes ont maintenu que les Russes ne l’avaient pas respecté.

Marioupol, qui comptait près de 500.000 habitants avant la guerre, a été presque entièrement rayée de la carte par deux mois de bombardements russes.

Déluge de feu à l’Est

Il a précisé que dans la région de Donetsk, les troupes russes avaient poursuivi leurs attaques autour de Lyman, Popasniansky, Severodonetsk et Avdiivka.

" Rien qu’à Severodonetsk, il y a eu des dizaines de frappes et un hôpital a aussi été touché ", a souligné le gouverneur de la région de Lougansk.

La ville de Popasna est désormais en ruines et les militaires ukrainiens s’en sont retirés pour occuper de " meilleures positions ", selon la même source.

Côté russe, le ministère de la Défense a revendiqué dimanche la destruction du " poste de commandement d’une brigade mécanisée " ukrainienne, dans la région de Kharkiv (nord-est), de même que du " centre de communication de l’aérodrome militaire de Chervonoglinskoye ", dans le sud-ouest.

Les autorités ukrainiennes mettent en garde depuis plusieurs jours contre une intensification possible des actions offensives russes à l’approche des célébrations du 9 mai.

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 La rock star Bono chante la paix dans le métro de Kiev

La rock star irlandaise Bono a fait l’éloge du combat de l’Ukraine pour la " liberté " lors d’un spectacle dans une station de métro du centre de Kiev, dimanche, où le leader de U2 a aussi prononcé sa propre prière " pour la paix ".
Depuis le quai d’une station de métro de Kiev, l’icône du rock, âgée de 61 ans, a entonné les classiques de U2 " Sunday Bloody Sunday ", " Desire " et " With or without you ".
" Les gens en Ukraine ne se battent pas seulement pour votre propre liberté, vous vous battez pour nous tous qui aimons la liberté ", a déclaré Bono pendant une pause.
L’apparition surprise de Bono – un militant humanitaire de longue date qui prête fréquemment sa voix à diverses causes, dont la lutte contre la pauvreté et le sida – a eu lieu alors que les sirènes de raid aérien résonnaient dans la capitale ukrainienne et que les combats faisaient rage dans l’est du pays.
À un moment donné, Bono a invité un soldat ukrainien à chanter avec lui et a appelé le monde à soutenir le pays en guerre en reprenant " Stand by me ".
Bono s’est produit aux côtés du guitariste de U2, " The Edge ", devant une petite foule de fans, dont des membres des forces armées ukrainiennes.

Avec AFP

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