Air Force One a décollé vendredi dans l’après-midi de l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, où les dirigeants israéliens ont salué M. Biden, et doit se poser en début de soirée à Jeddah dans l’ouest saoudien. Avant de rendre en Arabie saoudite, Joe Biden a fait une brève visite à Jérusalem-Est, ensuite, il a rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas à Bethléem. La visite éclair chez les Palestiniens en dit long sur le peu d’attention qu’accorde l’administration américaine à la cause première du conflit israélo-arabe. Washington, comme d’ailleurs, à divers degrés, les autres centres de décision mondiaux, montre sa lassitude envers la cause palestinienne et voit dans les accords parallèles entre des pays arabes et Israël ainsi que la lutte contre le danger iranien une priorité absolue. Or la classe politique palestinienne s’oppose à la normalisation entre Israël et des pays arabes, tant que le conflit israélo-palestinien n’est pas réglé. Le président américain s’est contenté de promettre à Mahmoud Abbas une aide de 100 millions de dollars pour les hôpitaux et le transfert du réseau mobile vers une connexion 4G… Une humiliante consolation pour une si importante cause.

Joe Biden a visité vendredi l’hôpital Augusta Victoria de Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville Sainte occupé par Israël, où il a annoncé une aide de 100 millions de dollars au réseau hospitalier local.

Joe Biden a l’hôpital Augusta Victoria de Jérusalem-Est

Il a ensuite rencontré M. Abbas à Bethléem, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël. Des manifestants l’attendaient avec des bannières réclamant " justice " pour Shireen Abu Akleh, reporter américano-palestinienne tuée en couvrant une opération militaire israélienne en Cisjordanie.

Lors d’un point de presse, M. Biden a annoncé un projet visant à transférer à la 4G la connexion internet sur les réseaux sans fil en Cisjordanie et à Gaza, enclave palestinienne sous blocus israélien.

" Un horizon politique que le peuple palestinien "

S’il a réitéré sa position selon laquelle les conditions n’étaient pas réunies " actuellement " pour relancer le processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis 2014, il a toutefois suggéré que cette impasse ne pouvait perdurer.

" Nous n’abandonnerons jamais le travail en faveur de la paix. Il doit y avoir un horizon politique que le peuple palestinien puisse au moins voir ou sentir pour l’avenir. Nous ne pouvons permettre au désespoir d’hypothéquer l’avenir ", a dit M. Biden.

Des Palestiniens ont manifesté contre la politique de colonisation d’Israël à Bethléem, un dossier totalement absent des discussions entre Biden et Lapid.

M. Abbas a insisté sur des mesures politiques afin de mettre un terme selon lui " à l’apartheid " israélien dans les Territoires palestiniens occupés.

Il a demandé à M. Biden de rouvrir le consulat pour les Palestiniens à Jérusalem, fermé sous l’administration Trump, et de rendre Israël " responsable " de la mort de Shireen Abu Akleh, tuée selon l’ONU et les Palestiniens par un tir israélien.

Fervent catholique, M. Biden s’est rendu à la basilique de la Nativité de Bethléem pour achever sa visite en Terre sainte.

Avec AFP