Vladimir Petkovic dans les cordes : la déculottée subie dimanche à Reims (5-0), un des concurrents directs pour le maintien des Girondins, laisse groggy l’entraîneur bordelais, incapable d’enrayer la spirale négative actuelle et fusible tout désigné.

Après le score de tennis concédé à Rennes (6-0) à la mi-janvier, la direction bordelaise s’était donné du temps avant de trancher malgré la pression grandissante des supporters, réfractaires au maintien en place de l’ancien sélectionneur de la Suisse.

A raison, au regard de la victoire obtenue dans la souffrance face à Strasbourg (4-3 après avoir mené 3-0) et la perspective de 15 jours sans match et d’un relooking lors du mercato avec l’apport de sang frais.

Avant le déplacement en Champagne, l’ambiance s’était apaisée avec le sourire des nouvelles recrues incitant à l’optimisme.

Défense en souffrance

Sauf que cette saison, rien ne se déroule comme prévu au château du Haillan, le centre d’entraînement bordelais, bastion du foot français en perdition depuis des années.

" Je ne pensais pas qu’on était si mal mentalement ", a résumé Petkovic à Reims. La défense par exemple : quand l’équipe de Jean-Louis Gasset, déséquilibrée au possible la saison dernière, alignait les clean-sheets (11 à pareille époque), celle de Petkovic n’a pas réussi à finir le moindre match sans prendre de buts en 23 journées.  Pire, avec 58 buts encaissés dont plusieurs cartons mémorables, elle affiche l’une des défenses les plus poreuses de l’histoire de la L1, seulement devancée à la moyenne cette saison sur la scène européenne par Greuther Fürth (56 buts concédés en 21 journées), bon dernier de Bundesliga.

" C’est un désastre ce qu’on a fait sur le terrain ", a reconnu le gardien Gaëtan Poussin, livré à lui-même face à Reims. " On a manqué nos duels, d’impact, de tout et à la fin, ça donne ce score. On s’est tous tiré vers le bas. "

" Petkovic doit partir "

Dans quelle galère s’est-on embarqué ? ont dû se demander les nouveaux venus, le défenseur bosnien Anel Ahmedhodzic et le milieu défensif Josuha Guilavogui, titulaires et irréprochables dans l’attitude, voire le milieu ukrainien Danylo Ignatenko, entré à la 63e minute avant de se faire exclure huit minutes plus tard pour un tacle non maîtrisé selon l’arbitre Anthony Gautier.

C’en est trop aussi pour les Ultramarines, jusque-là plutôt conciliants cette saison après avoir mené une guerre ouverte à l’ancienne direction américaine.

" Cet après-midi (dimanche), devant la prestation encore une fois lamentable de notre équipe, nous avons décidé de quitter les gradins de Reims. Et, parce qu’il y a une différence entre laisser une chance et foncer dans le mur : Petkovic doit partir, sans préavis ", ont-il réagi dans un communiqué.

Incapable d’imposer sa patte et de donner un style à son équipe, le technicien bosnien paraît de plus en plus esseulé.  Et avant les deux prochaines étapes du calvaire bordelais à Lens, en quête de points comme Reims, et contre Monaco, de nouveau efficace, la balle est désormais dans le camp des décideurs bordelais, le président Gerard Lopez et le directeur technique Admar Lopes, qui ont toujours soutenu leur entraîneur.  Sauf que dimanche dans les travées d’Auguste-Delaune, un proche du club affirmait que " l’entraîneur a perdu son groupe ". Avec tout ce que cela sous-entend.

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