Fin du suspense: les sportifs russes et biélorusses ont été autorisés mercredi à participer aux Jeux paralympiques de Pékin qui débutent vendredi, malgré le conflit en Ukraine, a indiqué le Comité international paralympique (CIP).

Alors que l’ombre d’une exclusion planait sur les athlètes des deux pays, l’organisation internationale a décidé de les laisser concourir, mais sous bannière "neutre". "Ils concourront sous le drapeau paralympique et ne figureront pas au tableau des médailles", a précisé le Comité international paralympique dans un communiqué diffusé sur son site internet.

Cela change peu de choses pour les sportifs russes, qui ne pouvaient déjà pas concourir sous le drapeau de leur pays en raison des sanctions visant la Russie pour dopage.  L’Ukraine est plongée dans l’expectative depuis le lancement la semaine dernière par le président russe Vladimir Poutine d’une "opération militaire" devenue une invasion à grande échelle.

Au diapason de la condamnation générale de nombreux gouvernements, les instances sportives internationales ont entamé la rupture avec Moscou depuis quelques jours. Le Comité international olympique (CIO) a accusé la Russie d’avoir brisé la trêve olympique. Il a ainsi exhorté lundi les fédérations à bannir de toutes les compétitions les Russes mais aussi les Biélorusses, dont le pays collabore à l’invasion de l’Ukraine.

La Fifa a ainsi exclu la Russie de la Coupe du monde 2022. Et de nombreuses fédérations (athlétisme, patinage, rugby, boxe, natation) ont annoncé des mesures d’exclusion visant les sportifs russes, et parfois biélorusses.

"Aucune manifestation"

Le doute planait depuis quelques jours quant à leur participation aux Paralympiques de Pékin, en raison de la proximité immédiate de l’événement, qui aura lieu du 4 au 13 mars. Le Comité international paralympique (CIP) a également indiqué mercredi dans son communiqué qu’il tiendra une assemblée générale extraordinaire "courant 2022"  en conséquence de la crise ukrainienne.

Un vote aura lieu "sur l’opportunité de faire du respect de la Trêve olympique une condition d’adhésion et sur l’opportunité de mettre fin à l’adhésion du Comité paralympique russe et du Comité paralympique biélorusse", a-t-il souligné.

"Le CIP n’organisera aucune manifestation en Russie ou en Biélorussie jusqu’à nouvel ordre".

Autre interrogation qui reste en suspens: les sportifs paralympiques ukrainiens réussiront-ils à rejoindre la Chine pour participer aux épreuves ? L’espace aérien de l’Ukraine est fermé et les transports terrestres sont très perturbés depuis le début de l’invasion russe.

"Faire venir l’équipe à Pékin sera un défi gigantesque", a concédé la semaine dernière Andrew Parsons, le président du CIP. La fédération ukrainienne paralympique a assuré mardi via un tweet que ses 29 sportifs (dont neuf guides) s’envoleraient bien pour les Jeux.  L’équipe était censée arriver à Pékin mercredi, depuis un pays non précisé. Mais son arrivée n’a pas encore été confirmée.

Bulle sanitaire

Lors de l’édition 2018 à Pyeongchang, les Ukrainiens s’étaient illustrés avec plusieurs podiums en ski et en biathlon. La délégation avait décroché 22 médailles (dont sept en or) et terminé sixième du classement. Au total, les Paralympiques-2022 doivent réunir quelque 650 sportifs de 49 pays, qui s’affronteront dans six sports (biathlon, curling en fauteuil roulant, hockey sur luge, ski alpin, ski de fond et snowboard).

La délégation française devrait être composée de 19 sportifs, avec la présence en ski alpin de sa star Marie Bochet. Comme lors des JO, le rendez-vous sportif se déroulera dans une bulle sanitaire pour éviter toute fuite du coronavirus ailleurs en Chine – la hantise des autorités, qui appliquent une stratégie zéro Covid.

Ces 13e Paralympiques se dérouleront ainsi avec un nombre limité de spectateurs, en raison des restrictions sanitaires. Pékin deviendra à cette occasion la première ville au monde à accueillir des Jeux paralympiques estivaux (2008) et hivernaux (2022).  Si les sports d’hiver sont encore peu pratiqués en Chine, ils ont connu un développement fulgurant en 10 ans, avec la construction de centaines de stations de ski et de patinoires. Faire du ski ou du snowboard est devenu une activité branchée.

Symbole de cet engouement, la Chine a obtenu le mois dernier neuf médailles d’or olympiques, explosant son précédent record et dépassant les États-Unis.