Héros des Jeux de Pékin, le tout frais double champion olympique Quentin Fillon Maillet reprend sa quête du gros globe de cristal avec la reprise de la Coupe du monde de biathlon, de jeudi à dimanche à Kontiolahti (Finlande).

Après sa moisson historique à Pékin avec cinq médailles (deux en or et trois en argent), la saison est loin d’être terminée pour le Jurassien (29 ans). Alors que Johannes Boe, revenu de Chine avec quatre titres dont deux en individuel, a décidé de partir directement en vacances, Fillon Maillet reste pleinement mobilisé pour tenter de succéder au Norvégien au palmarès de la Coupe du monde.

L’avance de " QFM " sur son dauphin actuel, Émilien Jacquelin, est conséquente (135 points) mais pas suffisante pour lui permettre de lever le pied durant les deux courses en solo au programme du week-end (sprint samedi, poursuite dimanche après un relais vendredi). D’autant que si on retranche les deux plus mauvais résultats des biathlètes, comme l’impose le règlement pour déterminer le classement général final, l’avantage de Fillon Maillet n’est plus que de 105 longueurs sur son compatriote à sept épreuves du terme de l’exercice 2021-2022 qui passera ensuite par Otepaa en Estonie (10 au 13 mars) et Oslo (17 au 20 mars).

Avec sept podiums dont cinq victoires, Fillon Maillet a jusqu’ici survolé les débats mais il faudra guetter comment il aura digéré son exceptionnelle quinzaine olympique et sa nouvelle notoriété. Accueilli en héros dans son village de Saint-Laurent-en-Grandvaux à son retour des Jeux, le Jurassien a pu mesurer son soudain changement de statut et l’impact de ses exploits à Pékin.

Mais pas question de faire la fête de manière démesurée. Pour ne pas gâcher sa fin de saison et ne pas l’exposer au Covid, les festivités ont été réduites à la portion congrue et le Français a repris le chemin de l’entraînement après une semaine de repos.

Jacquelin dans le dur

Fillon Maillet peut toutefois compter sur une certaine démobilisation générale post-JO. Son principal adversaire, Émilien Jacquelin, est passé à côté de ses Jeux en solo et retrouvera la compétition avec un moral en berne.

" À chaque course, ma voix intérieure me dit d’arrêter, de rentrer, de breaker, a-t-il lâché sur le site de Zhangjiakou, après la fin de son calvaire olympique. Il y a une partie de moi qui n’a pas envie d’être abattu et qui a envie de courir toute cette fin de saison, mais je n’ai pas envie que ce soit un supplice. "

Chez les femmes, Marte Olsbu Roeiseland doit de son côté sécuriser un gros globe de cristal qui lui tend les bras. La Norvégienne a effectué une véritable razzia à Pékin (5 médailles dont 3 en or) et n’a pas trop de soucis à se faire.

Pour les Bleues, il s’agira de terminer sur une note honorable une saison mitigée, sauvée par le sacre olympique de Justine Braisaz-Bouchet en mass-start et l’argent d’Anaïs Chevalier-Bouchet dans l’Individuel.

L’épilogue de la Coupe du monde se déroulera par ailleurs sans les Russes, Bélarusses et Ukrainiens. La Fédération internationale de biathlon (IBU) avait un temps autorisé la participation des biathlètes russes et bélarusses sous bannière neutre mais elle est allée plus loin mercredi en les interdisant de compétitions " jusqu’à nouvel ordre " en raison de l’invasion russe de l’Ukraine. Russes et Bélarusses avaient de toutes façons déjà décidé de rester à la maison.

La Fédération ukrainienne n’a pas non plus envoyé de représentants sur les trois dernières étapes de la saison pour cause d' "introduction de la loi martiale sur le territoire ".