Arthur Bauchet, déjà double champion paralympique en descente et super combiné, s’est offert une troisième médaille en bronze à Pékin jeudi, dans une journée marquée par les hommages de la délégation ukrainienne.

Arthur Bauchet s’effondrant après la ligne du slalom géant des Jeux paralympiques, jeudi à Pékin. Wang Zhao/AFP

Le skieur de 21 ans ajoute une septième médaille à la moisson tricolore, qui reste quatrième au classement derrière la Chine, le Canada et l’Ukraine.

Bauchet a cette fois été devancé par le Finlandais Santeri Kiiveri, 21 ans également et l’Américain Thomas Walsh.

" Cette médaille, elle vient de très très très loin. Je suis vraiment allé la chercher " car j’ai été poussé dans " mes derniers retranchements ", a-t-il déclaré alors qu’il était sixième après la première manche.

Pas de médaille en revanche pour Hyacinthe Deleplace, disqualifié après une chute en catégorie malvoyant. Une erreur qu’il explique par " un trou dans une section plus rapide où j’ai essayé d’envoyer un peu plus. On le savait mais on ne savait pas vraiment comment ça se passerait ".

" C’est le sport c’est dur mais c’est comme ça " a-t-il conclu, lui qui terminera ses Jeux dimanche avec le slalom sa " grande tasse de thé " a-t-il répondu ironiquement.

Deleplace a vu l’Autrichien Johannes Aigner, médaillé d’or lors de la descente, glaner son deuxième titre olympique et sa quatrième médaille pour ses premiers Jeux à 16 ans.

Troisième médaille d’or de son côté pour le Norvégien Jesper Pedersen, sacré en catégorie assis devant l’Italien Rene De Silvestro et le Chinois Liang Zilu.

Banderole " paix pour tous "

Mais les yeux n’étaient pas uniquement tournés du côté de Yanqing jeudi.

A trois jours de la clôture de cette treizième paralympiade, les messages envoyés par les Ukrainiens continuent de pleuvoir au village paralympique où une cérémonie hommage a été organisée.

Devant une banderole frappée du message " La paix pour tous ", athlètes et membres du personnel ukrainiens ont protesté contre l’invasion russe en levant le poing et observant une minute de silence pour les soldats tombés.

Médailles autour du cou et larmes aux yeux, le biathlète Grygorii Vovchynskyi, sacré en sprint, a condamné la frappe aérienne russe sur un hôpital pour enfants et une maternité dans la ville assiégée de Marioupol mercredi.

Trois personnes, dont un enfant, ont été tuées selon la mairie.

" Ils sont en train de bombarder nos enfants et nos femmes, je ne peux pas le croire ", a-t-il déploré, appelant à ce que cela " s’arrête maintenant ".

L’entraîneur principal Andriy Nesterenko, originaire de Kharkiv (est), a, comme d’autres membres de l’équipe, annoncé qu’il lui serait impossible de rentrer chez lui alors qu’une grande partie de la ville a été détruite.

CCTV silencieux

De son côté, le président du comité paralympique ukrainien Valeriy Sushkevych a exhorté le reste du monde à ne pas tourner le dos à son pays. " Si vous êtes civilisés, vous devez arrêter la guerre ".

L’Ukraine est actuellement troisième au tableau des médailles, avec 19 récoltées dont six titres.

Un " parcours " salué par le président du comité international paralympique Andrew Parsons jeudi.

C' "est l’une des histoires les plus extraordinaires jamais vécues dans le sport ", a-t-il déclaré à l’AFP.

Andrew Parsons a ajouté par ailleurs être toujours dans l’attente d’explications de la chaine de télévision chinoise CCTV après l’apparente censure de son discours anti-guerre durant l’ouverture il y a presque une semaine.

" Le XXIe siècle est fait pour le dialogue et la diplomatie, non pour la guerre et la haine ", avait-il notamment déclaré en anglais.

Lors de la retransmission par CCTV, ses paroles avaient été mises en sourdine et le présentateur n’avait proposé comme traduction en chinois qu’une version édulcorée.

" Nous attendons toujours d’avoir leur position ou leur explication ", a-t-il déclaré. " Attendons d’entendre ce qu’ils ont à dire. "