Favoris, les Bleus ? Le Grand Chelem de samedi, le dixième de l’histoire du XV de France, a donné un sacré coup d’accélérateur à la dynamique qui doit porter les hommes de Fabien Galthié jusqu’à la Coupe du monde 2023 à domicile.

A 537 jours du coup d’envoi de leur Mondial (8 septembre-28 octobre), les Bleus ont frappé un grand coup en décrochant le Grand Chelem, leur premier depuis 2010. Ils vont également remonter à la deuxième place du classement mondial, juste derrière les champions du monde sud-africains.

Être les rois d’Europe à un an et demi d’une Coupe du monde transforme les coéquipiers d’Antoine Dupont en inévitables favoris de la compétition reine du rugby mondial. Même si le capitaine s’en défend. " Forcément, on l’a tous en tête, cette Coupe du monde: on en parle assez autour de nous, on en parle assez entre nous. Là, on va déjà profiter de cette victoire, de ce Grand Chelem, de la fin de la compétition tous ensemble. On va se projeter plus tard ", a tempéré le demi de mêlée superstar juste après la rencontre.

Si le Toulousain voulait juste savourer, le public, lui, va forcément s’enflammer. Surtout après la démonstration d’un Tournoi des six nations 2022 maîtrisé de bout en bout.

Le rugby français pousse derrière les Bleus

Cinq victoires, 17 essais, 141 points inscrits… Le XV de France a renoué avec son glorieux passé mais il a surtout retrouvé ses fans, capables de transformer le Stade de France, qui peut être parfois bien austère, en chaudron bouillant. Car ces Bleus de 2022 ont de belles et puissantes armes à faire valoir: une génération dorée, portée par le meilleur joueur du monde Antoine Dupont et ses comparses toulousains habitués des titres (Romain Ntamack, Cyril Baille, Julien Marchand, Anthony Jelonch…); un staff riche et compétent qui sait où il va; des paris réussis (" l’ovni " Melvyn Jaminet, l’infatigable ailier Gabin Villière, Cameron Woki en deuxième ligne…) ainsi qu’une discipline quasi-infaillible (47 pénalités concédées sur l’ensemble de la compétition).

Cette équipe de France dégage un sentiment de toute puissance. Mieux, elle a jusque-là été capable de surmonter les difficultés, que ce soit le Covid-19 (Fabien Galthié, Damian Penaud, Romain Taofifenua…), les blessures (Teddy Thomas, Charles Ollivon, Gabin Villière…) ou les méformes (Virimi Vakatawa, Brice Dulin…). " La grande diférence entre cette équipe de France d’il y a deux ou trois ans, c’est sa grande discipline tactique. Ils développent un rugby très discipliné, ils jouent sur leurs forces, notamment un long jeu au pied. Ils sont aussi forts défensivement et ils sont capables de très bien utiliser leurs qualités individuelles ", a observé le sélectionneur de l’Angleterre Eddie Jones.

Discipline

" Il y a deux ou trois ans, ils n’auraient pas été capables de s’en tenir à leur plan de jeu avec la même discipline ", a ajouté le technicien australien du XV de la Rose. Bref, les Bleus, deuxièmes en 2020 puis en 2021, semblent avoir appris de leurs erreurs.

" Quand tu gagnes, ça veut dire que tu fais les bons choix, que tu travailles bien, que tu as de bons joueurs, que tu construis la bonne équipe, que tu donnes la bonne direction ", a confié Galthié de son côté.

" On a dépassé 75% de victoires toutes compétitions confondues. Lundi, on sera N.2 mondial. Ça veut dire qu’on est sur le bon chemin, avec une équipe qui est encore jeune et qui va encore grandir et s’améliorer. Aujourd’hui, on était autour de 26 ans et 24 sélections de moyenne. Il n’y a aucune raison que l’équipe ne continue pas à progresser. Cette expérience, jouer ce match avec cette tension qui tout d’un coup nous a sauté dessus… On avait pourtant abordé ce match avec le plus de détachement possible. Il faut vivre ces matches de finale pour continuer à grandir et acquérir du vécu commun. C’est notre 25e match, la finale ce sera le 46e. C’est assez clair dans nos têtes ", a encore assuré le sélectionneur français.  Le rugby français n’attend que ça.

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