A huit mois du Mondial-2022, le nouveau sélectionneur allemand Hansi Flick affiche un bilan impeccable de sept victoires en sept matches, mais l’ancien magicien du Bayern Munich peut-il refaire de l’Allemagne un favori pour le sacre planétaire, quatre ans après la bérézina de 2018 ?

Premiers éléments de réponse samedi, pour un tour de chauffe à Sinsheim (le stade de Hoffenheim) contre Israël (21h45, heure de Beyrouth), avant un test de plus haut niveau mardi à Amsterdam (21h45), contre l’adversaire historique, les Pays-Bas.

" Hansi fait vraiment bien les choses, on l’a déjà vu avec le Bayern, il connaît très bien plusieurs joueurs, et sa philosophie correspond parfaitement à l’équipe ", assure Andreas Köpke, entraîneur des gardiens sous le précédent sélectionneur Joachim Löw, qui a laissé les clés à Flick en août dernier après 15 ans en poste, au soir de l’élimination en 8e de finale à l’Euro-2020 contre l’Angleterre.

En sept rencontres, " l’équipe a marqué beaucoup de buts (31, contre 2 encaissés, NDLR), ce qui n’était plus le cas lors des derniers matches avec Joachim Löw (…) Avec Hansi c’est différent ", note encore Köpke.

En quelques mois, Flick a déjà réussi les meilleurs débuts historiques d’un sélectionneur allemand. Même si ce bilan doit être nuancé par la relative faiblesse des adversaires: le mieux classé des sept opposants était la Roumanie, actuellement 47e mondial.

Baptême du feu

D’où l’importance de la semaine qui arrive. Après Israël, le sélectionneur connaîtra mardi son véritable baptême du feu contre une grande nation, au pays des tulipes.

Réaliste, il avoue d’ailleurs ne pas pouvoir " encore dire où en est l’équipe ".

" Si l’on s’en tient à la qualité de nos joueurs, on peut dire simplement qu’ils ont les qualités pour tenir tête à l’Italie, à l’Espagne, à la France ou à la Belgique ", affirme-t-il.

" Il y a des domaines où nous devons progresser. Nous avons encore un long chemin pour revenir au plus haut niveau mondial, mais ce que je sais, c’est qu’avec cette mentalité, on peut faire des choses ", ajoute-t-il, confiant.

Celui qui fut lui-même un joueur du Bayern (1985-1990) a en main trois atouts maîtres: son expérience de la sélection, pour avoir été l’adjoint de Löw de 2006 à 2014, notamment lors du titre mondial au Brésil; son aura de faiseur de miracles acquise au Bayern, qu’il a mené sur le toit du monde, avec la Ligue des champions 2020 et sept titres au total conquis en dix-huit mois; sa relation personnelle avec les joueurs de Munich, qui forment l’ossature de la Mannschaft autour du capitaine Manuel Neuer et du vétéran Thomas Müller.

" Dans le viseur "

En accueillant le groupe au rassemblement cette semaine, il a demandé à chacun de se concentrer à partir de maintenant à 100% sur le Mondial (21 novembre-18 décembre) pour arriver au Qatar au sommet de sa forme. Notamment à Timo Werner, l’attaquant actuellement en difficulté à Chelsea, sur qui il compte beaucoup pour le tournoi.

Parmi les leaders du vestiaire, le moral est en tous cas au beau fixe et les déboires du Mondial en Russie (élimination au premier tour) et de l’Euro semblent oubliés. " Nous visons le titre au Qatar, pour moi il n’y a que cet objectif qui compte ", a lancé cette semaine le capitaine Manuel Neuer, déjà champion du monde au Brésil en 2014.

" C’est évident que nous avons le titre dans le viseur ", a fait écho son compère Thomas Müller, dans son langage toujours imagé.

La reprise contre Israël et les Pays-Bas dira si l’Allemagne de Flick, après quatre ans de galère, a vraiment les moyens de ses nouvelles ambitions.