Le chef du Courant patriotique libre, le député Gebran Bassil, a évoqué samedi, dans des envolées souvent lyriques, le contexte dans le pays, à l’occasion d’une réunion partisane.  "Malheur à un peuple qui sacrifie les personnes honnêtes dans l’intérêt des voleurs ", a-t-il notamment déclaré, ajoutant "que personne ne nous menace de chaos, de sanctions ou d’un vide. Nous choisirons le président par conviction, et personne ne nous l’imposera ", a-t-il souligné dans ce qui pourrait être interprété comme une critique implicite de l’attitude du Hezbollah.

S’exprimant samedi lors de l’assemblée générale du secteur des jeunes du courant aouniste à Raboueh, il a indiqué : " Ils veulent des réformes, et ils décident de faire élire un président corrompu, et nommer un Premier ministre et un gouverneur de la Banque centrale corrompus. Et ils s’énervent si nous refusons ces démarches ".

Abordant la question de la séance parlementaire visant, entre autres, à proroger le mandat de dirigeants sécuritaires, notamment le directeur de la Sûreté générale Abbas Ibrahim, Gebran Bassil a précisé : " Le général Ibrahim est notre ami et nous souhaitons qu’il reste à son poste, à l’instar des bons directeurs généraux, jusqu’à l’âge de 68 ans. La première fois qu’ils m’ont parlé de la prorogation de son mandat, j’ai répondu que nous refusions toute extension sélective pour une personne ou un groupe de personnes. Je n’ai proposé aucun nom en retour et aucun marché ".

Les propos du chef du CPL, qu’il a tenus en présence du fondateur du courant et ex-président de la République Michel Aoun, n’ont pas manqué de lyrisme. Il a notamment dit: " Depuis 1978, nous rêvions de libérer le Liban d’Israël, et il a été libéré. Depuis 1982, nous rêvions de libérer le Liban de la tutelle syrienne, et ce rêve s’est réalisé. En 2005, nous rêvions de l’accession du général Aoun à la présidence de la République, et cela s’est réalisé ".

Et de poursuivre : " L’illusion est de croire que les corrompus deviendront des saints. Le rêve ne s’arrête pas, parce que la bataille est celle du bien contre le mal. Notre rêve est le catalyseur de notre lutte, et nous vaincrons pour que la réforme l’emporte sur la corruption ".

S’adressant à son beau-père Michel Aoun, à l’occasion de son 88e anniversaire, Gebran Bassil a dit : " Vous êtes le rêve et le rêve ne vieillit pas. Vous êtes la dignité et la dignité ne vieillit pas. En votre 88e anniversaire, vous restez une montagne, et la montagne ne vieillit pas ".