La saga internationale Star Wars, qui s’est développée au fil des ans, a engendré des clubs de fans dont le plus grand s’avère être la 501e légion. Ce dernier, qui rassemble des Dark Vador, stormtroopers ou cavaliers des tempêtes ainsi que d’autres officiers impériaux, est connu pour être le club des "méchants au service du bien". Sa mission? Les enfants malades.

L’univers de science-fiction créé par George Lucas a débuté en une trilogie de films sur grand écran entre 1977 et 1983. La nouvelle série surgit au cinéma entre 1999 et 2005 et marque un recul dans le temps et l’histoire de Star Wars. Les épisodes suivants, dont les droits d’auteur reviennent à Walt Disney Company, sortent entre 2015 et 2019. Effets spéciaux, nouvelles techniques, bruitages… l’univers Star Wars représente toute une nouvelle génération de réalisateurs.

Star Wars a lieu dans une galaxie où les Chevaliers Jedi de la lumière et de la paix et les Seigneurs Sith de l’obscurité et de la destruction s’affrontent, guidés par la Force, dans un champ énergétique qui leur inculque des pouvoirs psychiques.

La saga légendaire a fait le tour du monde et a engendré une grande communauté de fans. Qu’ils viennent des États-Unis, de Suède ou d’Australie, nombre de ses 14.000 membres s’étaient donné rendez-vous dans l’est de Londres pour la convention Star Wars, accueillant 60.000 personnes. Entre les fêtes, photos de groupe et échange d’objets tirés de la franchise, "on rencontre des gens qu’on ne connaît que par internet depuis des années", explique le "commandant" de la garnison française, Romain Rousse, qui compte 230 membres. "Partout où l’on va sur la planète, on peut trouver des gens de la 501 avec qui manger un truc ou visiter le coin", ajoute le quadra, vêtu d’une veste et d’un T-shirt aux couleurs du club qu’il a rejoint en 2004, à défaut d’avoir apporté son costume blanc de stormtrooper. "Le Covid ne m’a pas fait du bien, l’armure a rétréci", plaisante ce consultant informatique résidant en région parisienne.

Créée en 1997 par deux fans américains, la 501e légion repose sur des standards très exigeants. Pour l’intégrer, il faut avoir 18 ans et concevoir une tenue respectant les règles établies pour chaque méchant dans une bibliothèque de référence. Sans compter son temps et son argent, un stormtrooper pouvant dépasser les 1.000 euros, Dark Vador grimpant jusqu’à 5.000.

Pas de quoi freiner Christian Villalba qui, à près de 50 ans, possède cinq de ces costumes, comme l’explique ce banquier venu de Bruxelles, pendant qu’un de ses camarades se fait tatouer le mollet en hommage à sa saga favorite. Le professionnalisme de leurs accoutrements est tel que certains stormtroopers ont été appelés en renfort pour des scènes de la série The Mandalorian ou, comme Romain Rousse, sur les marches du festival de Cannes pour la projection de La Revanche des Sith en 2005.

Les bénévoles de la 501e se réunissent surtout lors de conventions ou d’animations pour s’amuser et honorer le second pilier de leur club, le caritatif. Toujours partants pour prendre la pose, ils récoltent ainsi des fonds pour des œuvres de bienfaisance ou rendent visite aux enfants dans les hôpitaux. "C’est cet aspect bon enfant et pas commercial qui a fait qu’on ne nous a jamais interdit d’opérer", même après le rachat du studio Lucasfilm par Disney en 2012, estime Romain Rousse. "Il y a des gens de tous âges, de tous les corps de métier, de tous les horizons, mais on n’a que 20% de femmes, déplore-t-il. Ce n’est pas trop mal pour un univers de geek macho", souligne-t-il non sans humour.

C’est également ce qui a convaincu Ben Connolly, stormtrooper britannique de 33 ans, de rejoindre l’aventure. "C’était sympa de trouver quelque chose en accord avec mes valeurs et qui permet de donner en retour", explique-t-il devant le stand de la 501e installé à proximité des constructeurs de droïdes, où trône l’empereur Palpatine. "J’ai participé à la fête de Noël de l’hôpital pour enfants de Londres, les gamins étaient vraiment excités et heureux", relate cet agent immobilier.

Affublée de son uniforme noir d’officier de réserve, la Suédoise Anu Joelsson, 45 ans, évalue plutôt à "un tiers" la part des femmes dans sa garnison, rejointe "pour la bonne cause". Une infirmière venue avec son mari et ses enfants ne s’est toutefois pas tournée d’emblée vers le côté obscur de la force. Elle a d’abord intégré la Rebel Legion, un club fondé en 2000 par des membres de la 501e désireux de pouvoir incarner les "gentils" de la saga, comme la princesse Leia. "Il n’y a qu’une seule Leia, alors qu’un costume d’officier peut être porté par plusieurs personnes en même temps", fait-elle valoir.

Marie-Christine Tayah avec AFP
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