Une nouvelle génération de stars, un biopic-évènement et une compétition marquée par la présence de Netflix : la 79e Mostra de Venise frappe fort, dès son ouverture mercredi.

Vingt-trois films sont en lice pour le Lion d’Or, décerné le 10 septembre, dans un festival qui fait plus que jamais figure de rampe de lancement pour Hollywood, présent en force, avant la saison des Oscars. Le plus attendu est une version romancée de la vie de Marilyn Monroe, Blonde, inspiré d’un roman de Joyce Carol Oates, et interprétée par l’actrice et ancienne James Bond girl, Ana de Armas.

En gestation depuis une dizaine d’années, le film sera montré peu de temps après les soixante ans de la mort de l’actrice au statut d’icône. C’est l’une des quatre productions Netflix en compétition cette année : Venise est devenu une place de choix pour la plateforme, qui ne peut pas prétendre aux trophées cannois, car ses films ne sortent pas en salles en France. Pour cette 79e édition, la plateforme présentera également le film d’ouverture, White Noise du New-Yorkais Noah Baumbach.

Le réalisateur de Frances Ha et Marriage Story, parfois qualifié de nouveau Woody Allen, y adapte la star des lettres Don DeLillo, avec sa compagne Greta Gerwig et Adam Driver.
Parmi les autres cinéastes réputés en compétition, le réalisateur oscarisé Alejandro Gonzalez Inarritu (The Revenant, Birdman), pour un film en forme de retour aux sources au Mexique, Joanna Hogg (The Souvenir) ou Martin McDonagh (Three Billboards).

Si le jury présidé par l’actrice américaine Julianne Moore est quasiment paritaire, la compétition reste déséquilibrée, avec huit réalisatrices seulement, un an après le sacre de la Française Audrey Diwan pour L’évènement, sur l’avortement.

Côté people, Penelope Cruz, Cate Blanchett, en cheffe d’orchestre dans Tar, Catherine Deneuve qui doit recevoir un Lion d’Or d’honneur, Colin Farell et Willem Dafoe pourraient faire le déplacement sur le Lido. Et toute une nouvelle génération prête à prendre la relève pourrait goûter aux charmes de la lagune : Timothée Chalamet, 26 ans, qui avait enflammé le tapis rouge l’an dernier avec Dune, fête ses retrouvailles avec le réalisateur de Call Me By Your Name, Luca Guadagnino, dans un film présenté comme une " romance cannibale ". Le phénomène de la pop britannique Harry Styles, 28 ans, fera-t-il un crochet par les sables vénitiens ? Il est au générique avec Florence Pugh de Don’t Worry Darling, hors compétition, signé de sa compagne Olivia Wilde.

La graine de star de l’année pourrait être Sadie Sink, 20 ans, révélée dans la série Stranger Things, qui donne la réplique à Brendan Fraser en père de famille obèse dans The Whale, de Darren Aronofsky (Requiem for a Dream).

À côté du glamour, le vétéran des festivals internationaux de cinéma, fondé il y a 90 ans, n’oublie par la politique et les questions de liberté de création : son directeur Alberto Barbera a tenu à sélectionner, parmi les deux Iraniens en compétition, Jafar Panahi. Lion d’or pour Le Cercle en 2000, il a été récemment placé en détention pour y purger une peine de six ans pour " propagande contre le régime ".

Un documentaire ukrainien doit également être présenté hors compétition, quand le scandale des opiacés aux États-Unis sera au centre d’un documentaire-choc. La France a cinq films en compétition dont Les enfants des autres de Rebecca Zlotowski avec Virginie Efira, Les miens, un portrait de famille signé Roschdy Zem, ou encore " Athena ", une fiction de Romain Gavras, écrite et produite par Ladj Ly, sur une révolte en banlieue.

Après The Father, qui avait remporté deux Oscars, le cinéaste-écrivain français Florian Zeller poursuit son rêve anglo-saxon en s’offrant Hugh Jackman, Laura Dern et à nouveau Anthony Hopkins pour Le fils, adapté de sa pièce sur les rapports père-fils.

AFP