Le groupe pop-rock Adonis présente son 6ᵉ album intitulé " Hadis El Layl " (" discussion nocturne "). Une deuxième tournée européenne en automne 2022 a eu lieu avec un stop inédit au Cabaret Sauvage à Paris le 17 novembre, puis le 19 novembre à Oyoun à Berlin. Adonis nous donne rendez-vous le 29 décembre au Forum de Beyrouth.

Le groupe pop rock emblématique libanais Adonis représente depuis plusieurs années déjà la nouvelle vague de la chanson et de la musique libanaises. Le 15 novembre dernier, le groupe dévoilait son 6ᵉ album " Hadis el Layl " (" discussion nocturne "). Une réflexion authentique sur un sentiment universel, celui de l’amour, plus précisément ses premiers instants.

Les chansons de cet album retracent subtilement et avec une sincérité bouleversante les émotions les plus fortes au début d’une relation : l’excitation que suscite une nouvelle complicité, les possibilités infinies et non expliquées d’une attraction forte, mais aussi les doutes et les confusions. L’album est écrit du point de vue d’un amant qui se retrouve dans la période incertaine du début d’une relation, sans réponses claires sur sa nature ou l’avenir de cette relation. Dans cette phase, ce doute peut être dévorant, au point de remettre en question la réalité même de ses émotions. Cet album est donc une autre façon de se demander si tout cela est bien réel. Et si j’en faisais trop, si tous ces sentiments n’étaient que le fruit de mon imagination ? ", explique Anthony Adonis dans un entretien express à Ici Beyrouth.

Pour raconter l’histoire de cette relation, l’auteur s’adresse tantôt à un homme, tantôt à une femme comme pour marquer l’universalité de ce sentiment. Dans la poésie arabe classique, il était courant d’écrire au masculin, que l’on s’adresse à un homme ou à une femme. Cette pratique a été aussi appliquée pour les paroles des chansons. Par conséquent, la plupart des chansons arabes que nous avons écoutées en grandissant sont écrites au masculin, quelle que soit l’identité des sujets ou des destinataires. Nous suivons généralement cette tradition linguistique lorsque nous écrivons nos paroles. Nous apprécions cette neutralité de genre qu’offre notre langue, car elle rend l’attrait d’une chanson plus universel, permettant aux auditeurs de s’y identifier, sans la limitation des pronoms définissant le genre ", raconte l’artiste.

" L’album ‘Hadis el Layl’ est ce premier rendez-vous entre deux amants dont la profondeur, l’intensité et l’humeur de la conversation changent et alternent au cours des discussions nocturnes ", résume Anthony. Cet album, c’est ce sentiment – évoqué dans la chanson " Metlak ma l’it " (Je n’ai pas trouvé deux comme toi) – qui nous porte à percevoir que la personne en face de nous est la bonne et qu’on ne rencontrera pas une deuxième comme elle.

" C’est aussi une relation à ses débuts, où les émotions passent de l’attraction et de l’excitation au doute et à l’incertitude ", poursuit Adonis. Ce sont des émotions que l’on retrouve dans " Meshta’lak " (tu me manques) où une connexion naturelle et rapide entre eux est décrite ;   dans " Estesna’i " (exceptionnel), on évoque une peur de trop parler au risque de faire disparaître la magie de ces premiers moments, mais aussi la peur de déjà se perdre comme dans " Ekhsarak " (te perdre).

C’est enfin, à travers les chansons " Am Fakkir Fik " (Je pense à toi) et " Bess b hal " (Juste au cas où), que s’expriment des questionnements et des pensées sur l’évolution de la relation, comme ceux de la difficulté de la distance et les émotions fortes que cela peut procurer : comme, tout d’abord, l’absence de l’autre mais aussi ce besoin de se parler, de s’accrocher aux souvenirs, comme le montre le message vocal de cette jeune femme introduit dans " Am Fakkir Fik " : " Nous étions aujourd’hui à Wadi Rum, les étoiles étaient nettes et magnifiques. Je ne sais pas, j’ai pensé à toi ".

Tous ces aléas émotionnels de ce premier rendez-vous et des débuts de cette relation sont traduits musicalement par les mélodies et les arrangements des chansons qui deviennent plus complexes au fur et à mesure que l’album évolue, clôturé enfin par la chanson très expérimentale " Ma A’ndi Fekra " (Je n’ai pas idée). Un magnifique chaos musical qui traduit le chaos des émotions qui se bousculent dans la tête de l’auteur. " Un jour, elle était là devant moi, elle a vu la peine dans mes yeux, elle a évacué cette peine. Soudain, j’ai su de quoi je devais parler, au sujet de quoi je pouvais et devais chanter ". C’est avec ces mots et une belle apothéose musicale que s’achève l’histoire de " Hadis el Layl ".

 

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