Bûche au chocolat classique, pralinée, fruitée ou glacée, elle se renouvelle chaque année pour satisfaire tous les goûts. À quand remonte la bûche de Noël ? Retour aux sources de cette tradition culinaire.

" C’est Noël ! " Les enfants nous le rappellent sans cesse. Les chants dans les rues aussi. Les faibles lumières qui restent allumées contre vents et marées s’entêtent à briller pour commémorer la renaissance. Les carillons des cloches, les accolades, les réunions familiales… tout est hymne à l’espoir. On sait que demain peut-être, on retrouvera le train-train quotidien. Mais pour l’instant, le temps de se rassembler autour d’une table, de se parler, de se regarder dans les yeux, on s’offre un moment de répit. Peu importent les mets, la bûche ou le pain partagé, l’essentiel est bien dans ces retrouvailles, ce petit cercle bien à soi.

Rien que pour le goût des traditions et la curiosité des gourmands de la culture, nous remontons dans le temps, jusqu’aux sources de la bûche de Noël tant appréciée.

Les origines de cette tradition culinaire, dessert emblématique des fêtes, reviendraient au Moyen Âge. Apparemment, la bûche serait issue d’un rite païen. Le plus long jour de l’année, le 21 décembre, les païens brûlaient une bûche en bois pour se réchauffer. La combustion pouvait durer jusqu’à douze jours. Autour de la bûche, on se réunissait dans une célébration festive appelée Yule ou le Noël des païens. Cette fête marquerait la fin du solstice d’hiver et l’arrivée de la lumière du soleil.

Le lendemain, les cendres étaient distribuées à l’extérieur des maisons, en guise de protection contre les esprits ou les sorcières, pour l’année à venir.

Cette tradition est bel et bien indiquée dans le poème de Victor Hugo, La Nature, tiré de son œuvre Les contemplations.

" - La terre est de granit, les ruisseaux sont de marbre ;
C’est l’hiver ; nous avons bien froid. Veux-tu, bon arbre,
Être dans mon foyer la bûche de Noël ?
– Bois, je viens de la terre, et, feu, je monte au ciel.
Frappe, bon bûcheron. Père, aïeul, homme, femme,
Chauffez au feu vos mains, chauffez à Dieu votre âme.
Aimez, vivez. […] " Victor Hugo, Les contemplations, 1843.

 

Au XIIe siècle, les catholiques ont adopté cette tradition. Avant de mettre la bûche au feu, ils la bénissaient. La bûche brûlait jusqu’à l’Épiphanie, soit douze jours plus tard.

Comme les cheminées se sont faites de plus en plus rares avec le temps, au milieu du XIXe siècle, on a opté pour le symbole de la bûche, à déguster à table. La bûche s’est donc métamorphosée en gâteau, tradition culinaire conviviale durant le réveillon familial. Cependant, son origine pâtissière n’est pas encore prouvée. Chef parisien, restaurateur lyonnais ou cuisinier du prince Monaco… cette énigme reste insoluble.

Marie-Christine Tayah
Instagram : @mariechristine.tayah

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