Rendez-vous incontournable du 7e art, la 48e cérémonie des César a commencé à livrer les noms de ses lauréats vers minuit heure de Beyrouth, avant que le carrosse ne se transforme en citrouille et que les Cendrillon restent parées de leurs plus beaux atours. On note l’absence de nominations féminines dans la catégorie "réalisateurs", à croire que seuls les hommes sont capables de transformer un script écrit en une réalité visuelle.
Pour commencer, une mention spéciale pour l’affiche des César, à la fois poétique et magique, qui rend hommage au conte musical Annette de Leos Carax. On y aperçoit Marion Cotillard, ange éthéré, faire son apparition sur la scène d’un opéra. Quant à la cérémonie, elle débute comme de coutume, par récompenser, dans un ordre préétabli, les rôles secondaires, gardant l’annonce récompensant le meilleur film pour le bouquet final.
Voici les diverses récompenses dans le désordre:
Le César du meilleur court métrage de fiction a été attribué à Partir un jour, réalisé par Amélie Bonnin.
Le César du meilleur film d’animation a été attribué à Ma famille afghane, réalisé par Michaela Pavlatova.
Le César du meilleur film documentaire a été attribué à Retour à Reims (fragments), de Jean-Gabriel Périot.
Le César des meilleurs effets visuels a été attribué à Laurens Ehrmann, pour Notre-Dame brûle.
Le César des meilleurs décors a été attribué à Christian Marti, pour Simone-le voyage du siècle.
Le César du meilleur montage a été attribué à Mathilde Van de Moortel, pour À plein temps.
Le César de la meilleure musique originale a été attribué à Irène Drésel, pour À plein temps.
Le César de la meilleure photographie a été attribué à Artur Tort, pour Pacifiction – tourments sur les îles.
Le César des meilleurs costumes a été attribué à Gigi Lepage, pour Simone – le voyage du siècle.
Les acteurs Nadia Tereszkiewicz et Bastien Bouillon ont remporté les César des meilleurs espoirs, pour Les Amandiers et La Nuit du 12. "Un César pour avoir gardé l’espoir même si j’imagine que le plus dur est à venir", a déclaré Bastien Bouillon, 37 ans, en recevant son prix. L’autre statuette est allée à une actrice de 26 ans, Nadia Tereszkiewicz. "Les Amandiers, c’est un film que j’aime tellement! Il m’a rendue libre dans le jeu grâce à la direction intense et passionnée de Valeria" (Bruni-Tedeschi, sa réalisatrice), a-t-elle déclaré.
La cinéaste Alice Diop, 44 ans, a remporté le César du meilleur premier film, pour Saint Omer, qui relate le procès d’une mère infanticide et qui est inspiré d’une affaire judiciaire récente. "Je suis très, très fière d’appartenir à une nouvelle génération de cinéastes françaises", a déclaré Alice Diop, louant également le travail de Claire Denis, Rebecca Zlotowski et Alice Winocour.
Alice Diop est une documentariste reconnue, mais avant Saint Omer elle n’avait pas encore réalisé de fiction, ce qui lui a permis de concourir dans cette catégorie.
Film de procès cérébral et radical, qui ambitionne d’explorer "la grande question universelle" de notre "rapport à la maternité", selon sa réalisatrice, Saint Omer a reçu des critiques louangeuses depuis sa présentation à la Mostra de Venise, où il a obtenu à la fois le grand prix du jury et celui du premier film.
Un César d’honneur a été remis au réalisateur américain David Fincher (Seven, Fight Club, The Social Network) par Brad Pitt.
Après avoir triomphé aux Goya en Espagne, le thriller As Bestas, de l’Espagnol Rodrigo Sorogoyen, tourné en Galice avec des acteurs français, a remporté le César du meilleur film étranger. Pedro Almodovar était jusque-là le seul cinéaste espagnol à avoir reçu le César du meilleur film étranger, pour Tout sur ma mère et Talons aiguilles.
Irène Dresel (César de la meilleure musique pour À plein temps) a dédié son prix "à toutes les compositrices de musique de films". L’occasion de rappeler qu’en 48 ans, seules 5 femmes ont été nommées dans cette catégorie et qu’elle est la première à l’avoir remporté.
Le César du second rôle féminin été attribué à Noémie Merlant dans L’Innocent.
Le César du meilleur film de court métrage d’animation a été attribué à La vie sexuelle de Mamie, réalisé par Ursika Djukic et Émilie Pigeard et produit par Olivier Catherine, Edwina Liard et Nida Santiago.
Le César du meilleur film de court métrage documentaire a été attribué à Maria Schneider, 1983, réalisé par Elisabeth Subrin et produit par Helen Olive et Martin Bertier.
Le César de la meilleure actrice a été attribué à Virgine Efira pour son rôle dans Revoir Paris.
Le César du meilleur acteur a été attribué à Benoît Magimel pour son rôle dans Pacifiction – Tourment sur les îles
La Nuit du 12 décroche le gros lot
avec le César du meilleur film, et Dominik Moll, son réalisateur, le César de la meilleure réalisation. Bouli Lanners, quant à lui, a été récompensé dans la catégorie second rôle. Le César de la meilleure adaptation est revenu à Gilles Marchand et Dominik Moll. Le César du meilleur son à François Maurel, Olivier Mortier et Luc Thomas. Et pour finir, le César du Meilleur espoir masculin.
Tableau récapitulatif des principaux prix remis lors de la 48e cérémonie des César:
– Meilleur film: La Nuit du 12 par Dominik Moll
– Meilleure réalisation: Dominik Moll pour La Nuit du 12
– Meilleure actrice: Virginie Efira dans Revoir Paris
– Meilleur acteur: Benoît Magimel dans Pacifiction – Tourment sur les îles
– Meilleure actrice dans un second rôle: Noémie Merlant dans L’Innocent
– Meilleur acteur dans un second rôle: Bouli Lanners dans La Nuit du 12
– Meilleur espoir féminin: Nadia Tereszkiewicz dans Les Amandiers
– Meilleur espoir masculin: Bastien Bouillon dans La Nuit du 12
– Meilleur premier film: Saint Omer d’Alice Diop
– Meilleur scénario original: Louis Garrel, Tanguy Viel, Naïla Guiguet pour L’Innocent
– Meilleur film étranger: As Bestas de l’Espagnol Rodrigo Sorogoyen
– Meilleure adaptation: Gilles Marchand et Dominik Moll pour La Nuit du 12
– Meilleur film d’animation: Ma famille afghane de Michaela Pavlatova
