Maral Der Boghossian expose son récent travail au café Sage Parlour jusqu’à fin avril. Ses collages féminins intitulés Tribute to women trouvent une parfaite résonance en ce mois de mars: entre la journée internationale des droits des femmes le 8 mars et la fête des mères le 21 mars, les femmes sont à l’honneur. Les pièces de l’artiste ajoutent une note légère et sensible à cet espace déjà propice à la détente. Les touches de couleurs sont discrètes et joviales, à l’image de l’artiste que nous avons pu rencontrer.

Artiste depuis vingt ans et enseignante à l’Université libanaise, Maral commence à peindre les paysages au début de sa carrière. Le décès de sa maman, Gulène Der Boghossian, en été 2022, marque un point tournant dans son art. Désireuse de se rapprocher du travail de cette grande artiste, sans pour autant faire de la sculpture, elle se lance dans un style nouveau: une peinture contemporaine, qui met en avant les femmes et leur liberté. La danse, la maternité et l’ampleur des mouvements incarnent la vie dans ce qu’elle a de plus pur. Le fœtus que porte l’une d’elles semble également participer au bonheur ambiant. Les tableaux sont donc harmonieux et les femmes sont en symbiose. Souvent deux, ces femmes pourraient symboliser Maral et sa sœur cadette, Nanor: "À vrai dire, je n’y avais jamais pensé, cela doit être inconscient!", remarque-t-elle, les yeux rivés sur ses tableaux.

À l’époque du Covid, elle a passé beaucoup de temps à découper du carton qui deviendra la matière première de ses productions. Depuis 2022, Maral travaille ce matériau pour former les corps des femmes. Plié à des endroits insolites, comme en plein milieu des cuisses, le carton défie les normes corporelles. Avec ce relief, l’artiste crée un mouvement qui outrepasse le vivant. Des clientes du café se joignent à la conversation et saluent le travail de l’artiste: "C’est un art très parlant!"

Pour ce qui est de sa vision de l’art au Liban, Maral déplore les effets de la crise libanaise couplés à l’inflation mondiale sur les artistes. Toutefois, il y a toujours des opportunités pour un artiste qui crée une œuvre originale, selon elle. Il faut donc continuer à créer, à montrer son travail et à participer à des expositions collectives pour encourager le dynamisme artistique au Liban.

Une exposition intimiste à ne pas manquer!

Lise Picquette

Cet article a été originalement publié sur le site de l’Agenda culturel.