Après l’éclat des paillettes et la controverse entourant Johnny Depp, la quête prestigieuse de la Palme d’or commence à Cannes. C’est le cinéaste japonais Kore-Eda qui initie la danse cinématographique avec son dernier film Monster, préparant le terrain pour Catherine Corsini. Cette dernière présentera Le Retour, un film qui, malgré son intrigue captivante, se retrouve dans une tourmente de controverse relative aux conditions de son tournage. Une ombre plane donc sur cette édition du Festival, brouillant les frontières entre l’art cinématographique et les questions éthiques.

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Le Festival de Cannes est en effervescence, alors que le jury, sous la présidence du réalisateur suédois Ruben Östlund, se prépare à évaluer les œuvres cinématographiques en compétition. L’un des favoris de cette édition est le maestro japonais des émotions et du drame familial, Hirokazu Kore-Eda, qui revient avec sa dernière œuvre, Monster.

Kore-Eda est déjà familier avec le prestige de Cannes, ayant remporté la Palme d’or en 2018 pour Une affaire de famille. Depuis, il a exploré divers horizons cinématographiques, réalisant des films en France avec Catherine Deneuve et Juliette Binoche (La Vérité), ainsi qu’en Corée du Sud (Les Bonnes Etoiles, en compétition l’année dernière).

Son nouveau film, Monster, tourné dans son pays natal, met en scène l’histoire d’un jeune garçon, de sa mère veuve, et de leurs interactions avec un enseignant de son école. Kore-Eda sera le premier des 21 réalisateurs en lice pour la prestigieuse Palme d’Or à faire son apparition sur le tapis rouge.

Lui succédera Catherine Corsini, une des sept réalisatrices en compétition cette année, avec son film Le Retour. Il relate l’histoire d’une femme travaillant pour une famille parisienne qui se voit proposer de prendre soin des enfants pendant des vacances en Corse.

Cependant, la sélection de Le Retour a été éclipsée par une polémique. Le film, tourné en Corse, a perdu son financement public suite à la révélation d’une scène sexuelle simulée impliquant une actrice mineure, non déclarée aux autorités comme le requiert la loi.

Corsini et sa productrice, Elisabeth Perez, ont défendu leur position, qualifiant l’incident de " manquement administratif " et dénonçant une " misogynie latente " à l’origine des critiques. Elles ont également publié un message de soutien à leur jeune actrice, Esther Gohourou, qui avait 15 ans et demi lors du tournage.

Par ailleurs, des allégations concernant le climat sur le plateau ont conduit à une enquête de l’instance paritaire du cinéma, chargée des conditions de travail. Corsini, tout en admettant être " intense et parfois éruptive ", a réfuté toute accusation de harcèlement.

Ces controverses surviennent dans un contexte de tensions, suite à l’apparition médiatisée et controversée de Johnny Depp sur le tapis rouge, qui a suscité des critiques de la part des féministes. Le glamour du Festival de Cannes est donc teinté de polémiques cette année.

Le collectif 50/50, reconnu pour son engagement en faveur de l’égalité des genres et contre les violences sexistes et sexuelles, a exprimé sa consternation face à la sélection du film Le Retour. Catherine Corsini, membre fondatrice de ce collectif, en plein essor depuis le mouvement #MeToo, se retrouve au cœur de cette controverse. Le collectif a dénoncé la décision du Festival comme un " message dévastateur " envers les victimes de violences.

De son côté, le syndicat CGT Spectacle s’est insurgé contre cette sélection, y voyant une indication alarmante de l’indifférence du Festival de Cannes face aux violences morales, sexistes et sexuelles. " Sélectionner ce film ", a déclaré le syndicat, " envoie un message très clair : ces formes de violences ne constituent pas une préoccupation pour le Festival de Cannes ". Cette déclaration marque une nouvelle escalade dans la controverse qui entoure le prestigieux événement cinématographique.

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Avec AFP

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